Wokisme : relever le complexe défi de la justice sociale
Entretien croisé
« Le risque est grand que le "S " de l’ESG soit remplacé par le "W " de woke », déplorait un patron du Cac 40 dans les colonnes d’un quotidien national. Les entreprises françaises résisteront-elles à ce mouvement identitaire et communautariste ? Parviendront-elles à porter haut des valeurs de diversité, d’intégration, d’universalisme et de méritocratie bien souvent mises à mal dans notre société ? Le souhaitent-elles ? Mais qu’est-ce que le wokisme exactement ?
Dans l’entreprise, apporte-t-il de bonnes réponses à la question des discriminations ? Que penser de la discrimination positive ? Des quotas ? Le wokisme enfouit-il la question sociale ? Quel risque de « retour de bâton » à l’entrée du wokisme dans l’entreprise ? Quelle marge de manœuvre pour le dirigeant ? Comment recadrer les excès et garantir un lieu neutre et inclusif pour tous ? En quoi la pensée sociale chrétienne est-elle un appui pour les dirigeants ? Extrait d'un échange entre Anne de Guigné et un DRH, membre des EDC.
Anne de Guigné : Au départ, l'objectif du wokisme est tout à fait honorable. Il s’agit d’être « woke », éveillé aux injustices. C'est un mouvement qui est né aux États-Unis dans les années 1990 avec l’objectif de lutter contre les injustices sociales et raciales. Il a donc vu le jour dans ce contexte américain très spécifique, d’un pays marqué jusqu’aux années 1960 par la ségrégation dans certains États jusqu'aux années 60.
Là où le wokisme devient inquiétant, c’est qu’il prétend lutter pour...
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