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Méditation sur les Béatitudes du pasteur Christian Tanon

23 octobre 2018 Eclairages spirituels
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Méditation sur les Béatitudes

Voici la méditation du pasteur Christian Tanon, conseiller spirituel de la commission Vie du mouvement, lors de l’ouverture de l’Université d’Automne 2018.

 

« Dans son discours sur la montagne, au-dessus du lac de Galilée, Jésus a parlé aux foulent qui le suivaient.

Il s’adresse aussi à nous, ici assemblés, et au-delà, à tous ceux qui le suivent aujourd’hui.

 

De quoi ou de qui parle-t-il ? Il parle des bienheureux, selon une définition du bonheur qui n’est pas celle du monde.

Et il dit de ces bienheureux que le Royaume de Dieu est à eux.

Mieux, ils sont artisans du Royaume. C’est eux qui, chacun à leur manière, font avancer le Royaume de Dieu sur la terre, un Royaume où la pauvreté est une richesse. Sans eux serait déjà brisé le roseau abîmé. Sans eux serait éteinte la mèche qui brûle encore.

Il y a de quoi s’émerveiller, et être plein de reconnaissance.

 

Les pauvres en Esprit, pour commencer. Ils sont bienheureux.

Ils sont comme des mendiants. A chaque instant ils implorent le pain de l’Esprit.

Ils l’implorent pour eux-mêmes, car ils savent qu’ils en manquent, et qu’ils ne peuvent rien faire sans Lui, mais ils l’implorent aussi pour autrui.

Merci à vous les pauvres en Esprit qui par vos prières de mendiants faites descendre une pluie de grâce sur tous les humains !

 

Heureux les affligés, ceux qui souffrent, les victimes des ouragans et des tsunamis, de l’oppression et des guerres. Ceux-là aussi font avancer le Royaume.

Il y a là un mystère. La souffrance de mon frère n’est pas un bien en soi, mais Dieu peut en faire un bien.

Car il peut faire naître en moi la compassion. Le mourant à l’hôpital à qui je rends visite, ou l’homme handicapé que je promène dans son fauteuil roulant, ne mesure pas le trésor qu’il me donne, ni comment mon cœur de pierre devient cœur de chair auprès de lui.

Reconnaissance aux affligés qui font jaillir sans le savoir et avec l’aide Dieu l’esprit de compassion dans le monde !

 

Reconnaissance aux doux. Quoi de moins naturel que la douceur ! Dans un monde où c’est souvent par la violence que l’on hérite des biens de la terre, comment garder la douceur en toute circonstance ?

Pourtant nous savons en tant que dirigeant chrétien que douceur et bienveillance à l’égard de nos collaborateurs n’est pas incompatible avec rigueur et exigence.

En définitive, n’est-ce pas cette douceur qui les fait grandir ?

Merci à vous les doux ! vous portez le visage de celui qui a désamorcé l’engrenage de la violence : Jésus Christ.

 

Heureux les affamés et assoiffés de justice. Comment le Royaume pourrait-il avancer sans vous qui aspirez à plus de justice pour vous, et surtout pour les autres ?

Ne l’oublions pas, la soif la plus douloureuse au monde fut aussi la plus féconde : celle de Jésus Christ qui a crié sur la croix : « j’ai soif ! » Douloureuse car il ne voyait autour de lui ni foi ni justice. Féconde car de son côté a jailli l’eau qui désaltère et le sang qui donne la vie.

 

Heureux les miséricordieux, ceux qui pardonnent.

Le non pardon est l’obstacle majeur du Royaume. Il bloque tous les accès, y compris l’accès au Père des miséricordes. Les non pardons sont les trophées du Malin. Chaque pardon donné est au contraire une victoire pour le Royaume.

Sans vous les miséricordieux, la porte du cœur resterait verrouillée. Sans vous l’amour du plus grand nombre se refroidirait !

 

Reconnaissance à vous les cœurs purs. Car il vous sera donné de voir Dieu, et déjà vous percevez sa présence.

Les aveugles et les sourds que nous sommes parfois ont besoin de vous pour nous dire : il est là, Dieu et son Royaume, regardez ! et tendez l’oreille !

O cœurs purs, cœurs droits, qui avez l’habitude de Dieu, vous avez reçu un don pour édifier la communauté des croyants et guider ceux qui cherchent.

 

Reconnaissance à vous, les artisans de paix, qui ne vous contentez pas d’enterrer la hache de guerre, mais qui ouvrez les vannes de la paix surabondante que seul Jésus nous donne. Car il ne la donne pas à la manière du monde.

Aux passions mauvaises, en particulier la peur et la colère, Jésus oppose la grâce et la paix qui habite en nos cœurs.

Merci à vous, fils et filles de Dieu, qui procurez la paix là où règne la haine et la peur !

 

Reconnaissance enfin aux persécutés pour la justice. S’ils sont persécutés, c’est qu’ils ont osé témoigner de leur foi dans un monde hostile.

Dans notre pays, les témoins de Jésus Christ ne sont pas persécutés, mais ils récoltent parfois la moquerie, le scepticisme, voire le rejet.

Mais ils persévèrent. Ils glorifient Dieu par leurs actes, leurs paroles et leur manière d’être. Ils rayonnent.

 

Merci à tous ces témoins – et vous en êtes, car vous rendez tangible le Royaume de Dieu.

 

Émerveillement et reconnaissance à vous tous, que Jésus, dans son discours sur la montagne, a déclaré bienheureux !  Et nous en sommes, n’est-ce pas ? Alors nous pouvons dire :

 

Sans nous serait déjà brisé le roseau abîmé, serait éteinte la mèche qui brûle encore, et serait oublié le Royaume de Dieu que nous avez reçu en plénitude, un Royaume où la pauvreté est une richesse.

Amen

 

Pasteur Christian Tanon




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