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Louis IX et Frédéric Ozanam, figures de la justice sociale

10 septembre 2019 Repères chrétiens
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Louis IX ou saint Louis

Saint Louis a désiré être un nouveau Salomon – le modèle du roi sage et juste­ – comme en témoignent sa volonté de rendre personnellement la justice et ses arbitrages, aussi bien entre les seigneurs féodaux qu’entre ceux-ci et le peuple. Les sommes généreuses qu’il a allouées pour la fondation d’hôpitaux (Quinze-Vingts…) et diverses autres œuvres témoignent de son souci d’assurer aux pauvres le minimum vital auquel ils ont droit. Sous l’influence de l’idéal franciscain, saint Louis s’est aussi efforcé de pratiquer une forme de détachement des biens matériels et d’exercer lui-même la charité en allant soigner et servir des repas aux aveugles et aux lépreux. Il s’engage au niveau économique, dans la lutte contre l’usure­ et au niveau politique en déployant des efforts en faveur de la paix­.

Frédéric Ozanam (1813-1853)

Ce professeur à la Sorbonne, témoin des conséquences sociales de la révolution industrielle, ne cessera sa vie durant d’attirer l’attention de ses concitoyens et de son Église sur la misère ouvrière et les injustices du capitalisme naissant. Souvent seul contre tous dans un pays qui hésite entre royalisme et république, parti de l’ordre et pari de la liberté, Ozanam a été l’apôtre de la charité dans une société éclatée et largement anticléricale. Ozanam voit dans la fraternité universelle le remède à la lutte des classes qui ne ferait qu’aggraver la situation… Et il considère que la Société de St-Vincent-de-Paul peut jouer ce rôle de médiation. Il est aussi convaincu qu’il faut combattre les causes de la misère. Ceci passe par la conversion des riches, mais, aussi par celle des pauvres, qu’il appelle aussi à l’action et à l’initiative. Au-delà de la morale individuelle, Ozanam voit aussi la nécessité d’une régulation économique menée par le biais de la loi.

En résumé, Ozanam voit la justice sociale comme la résultante à la fois de conversions privées à l’esprit de partage et de service et d’une régulation publique. En cela, il préfigure la doctrine sociale de l’Église telle qu’elle a été formulée à partir de 1891 dans Rerum Novarum, par Léon XIII, et dans les autres encycliques sociales des papes qui lui ont succédé ».

Citons Ozanam : « La charité c’est le Samaritain qui verse l’huile dans les plaies du voyageur attaqué. C’est à la justice de prévenir les attaques. » Ou encore : « Que la charité fasse ce que la justice seule ne saurait faire. » L’un ne va pas sans l’autre et même si la justice permet d’éviter de nombreux drames, il doit toujours y avoir la charité car selon lui la justice est ‘comme l’épée qui en est le symbole, elle frappe, elle retranche, elle divise’ alors que ‘la charité, au contraire, tient compte des faiblesses ; elle cicatrise, elle réconcilie, elle unit. »




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