Au cœur des crises : des plaidoyers pour un retour à Dieu [Pasteur Sandra Zurcher]

Dans le n°108 de Dirigeants Chrétiens, on s’intéresse aux défis de la reprise et notamment, à ses défis spirituels. Après de longs passages à vide, des hauts et des bas, l’angoisse de la pandémie ou celle de perdre son entreprise, il est nécessaire de relire notre expérience au regard des crises que nous pouvons lire dans la Bible.

La pasteur Sandra Zucher Droit, CS de l’équipe B à Strasbourg, pasteur et aumônier, nous guide dans ce chemin de relecture :

Au cœur de cette nouvelle crise individuelle et collective engendrée par le virus de la Covid, il peut paraître judicieux, pour nous, chrétiens, lecteurs de la Bible, de centrer notre attention sur les deux crises majeures racontées dans nos deux testaments.

« Pour le peuple juif, la crise par excellence, est l’expérience de l’esclavage en Égypte, la fuite et la nécessaire traversée du désert. Pour les disciples, la crise se cristallise autour de la mort de Jésus. Ces deux événements semblent être devenus pour les lecteurs de ces récits que nous sommes, avec le recul et la distance qui est la nôtre, deux opportunités incroyables de repenser l’ensemble des relations qui fondent les êtres humains et d’abord la relation avec Dieu. Le peuple juif, en marchant à travers le désert, reçoit de Dieu les 10 commandements, ou paroles de vie. Ces paroles invitent les Hébreux à recentrer leur regard sur le Dieu libérateur, à lui faire une place dans leurs vies et ce jusqu’au cœur de leurs relations. De même, Jésus, en marchant vers sa mort, enseigne les disciples. Il recentre et récapitule les 10 paroles de vie sur ses deux aspects centraux et complémentaires : l’amour de Dieu et l’amour du prochain. Nous remarquons que, dans ce recentrage, l’ordre demeure inchangé et que la relation à Dieu précède la relation aux autres. Au cœur de cette nouvelle crise, nous pourrions donc nous poser les questions suivantes : pourquoi paraît-il souvent plus « facile » aux hommes de se passer de Dieu ? Pourquoi l’appel de Dieu à revenir à lui garde-t-il toute son actualité ? Au cœur de cette crise, comme de toutes les crises, de nombreuses personnes cherchent à devenir meilleures. Fragilisées, elles sentent l’importance de développer de nouvelles solidarités, de réfléchir sur elles-mêmes et prennent parfois des décisions radicales concernant leur façon de vivre. Il semble pourtant que les Hommes se débattent et luttent alors en vain, déconnectés de leur source et de leur profondeur. Dieu nous appelle à revenir à lui non pas pour lui et sa satisfaction propre mais bien pour nous et notre vie.

La vie, l’enseignement, la mort et la résurrection de Jésus n’ont d’autre sens que de nous réconcilier avec Dieu, son Père et notre Père et nous faire entrer dans son amour. Il ouvre pour tout Homme un chemin d’amour, un avenir sur terre, et déjà un chemin d’éternité. Notre premier « travail » à tous est donc celui d’une reconsécration à Dieu de nos personnes et de nos vies, chacun selon notre sensibilité, nos croyances et nos traditions.

Viennent ensuite la reconsécration des personnes qui nous sont confiées, en famille ou au travail, et aussi, la reconsécration de nos projets et des ressources que nous utilisons pour les mettre en œuvre…Nous évoquons ici la part de l’homme de foi, qui se place, place et replace dans les lieux où Dieu règne déjà, parce que nous l’y laissons être et demeurer, et ce, pour pouvoir contempler la part de Dieu, qui est sanctification et qui est don… ».

Article extrait du N°108 de Dirigeants Chrétiens  « Les défis de la reprise »