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3 pistes pour réenchanter le travail [P. Pierre Coulange]
Eclairage spirituel écrit par le père Pierre Coulange, conseiller spirituel des EDC de Carpentras dans la revue Dirigeants chrétiens n°121.
Est-ce que la foi en Christ change quelque chose à notre manière de travailler ? Certainement ! La foi change tout : elle permet de discerner une autre finalité, elle aide à dépasser les obstacles, bref, elle réenchante le travail. Rappelons-nous l’exhortation de saint Paul aux Corinthiens : « Quoi que vous fassiez, faites tout pour la gloire de Dieu » (1 Cor 10, 31). Pourtant, dans nos sociétés, le travail est souvent boudé, considéré comme source de stress, d’angoisse, voire d’oppression. C’est à nous, chrétiens, d’ouvrir des pistes pour réenchanter le travail, pour offrir à nos collaborateurs une vision positive et constructive de leur labeur. Présentons quelques pistes pratiques pour réenchanter le travail.
Prendre plaisir à bien travailler
Dans la tradition de l’Église, le travail de l’homme n’est pas compris comme un ouvrage servile ou avilissant, mais comme une activité
positive et constructive. « Les Pères de l’Église ne considèrent jamais le travail comme opus servile – comme le considérait en revanche la culture de leur époque – mais toujours comme opus humanum et ils tendent à en honorer toutes les expressions. »
Bien travailler, c’est imiter Dieu qui, le premier, a fait du bon travail. Le premier récit de la création est scandé par ce refrain : « Dieu vit que cela était bon. » Et au terme du sixième jour : « Cela était très bon. » Dieu est content de lui ! Nous aussi, nous éprouvons de la joie chaque
fois que le travail est bien fait, que quelque chose est réussi et satisfaisant.
Retrouver la finalité du travail
La question de la finalité du travail, c’est-à-dire la question du pourquoi, est absolument essentielle. On raconte qu’un jour, Saint Louis visitait
le chantier de la cathédrale de Chartres. Deux hommes travaillaient. Au premier, on demande ce qu’il fait : « Je taille des pierres », répond-il.
Au second, on pose la même question, et il répond : « Je construis une cathédrale. » Le premier ne mentionnait que l’aspect matériel du
travail ; le second avait en vue la finalité de son labeur ; il entrevoyait la dimension éminente de son travail. Travailler, c’est servir, c’est se donner pour autrui, et la dimension pécuniaire n’égratigne en rien cette réalité.
Travailler pour grandir
À travers le travail, une personne honore les dons et talents qu’elle a reçus du Créateur. Le travail est donc une gestion des talents puisque,
selon le dessein de Dieu, chaque être humain est appelé à se développer et à s’accomplir (Compendium de la doctrine sociale de l’Église n° 278). L’homme grandit donc en humanité, améliore sa valeur personnelle ; il est davantage « à l’image et à la ressemblance de Dieu ». Il s’agit de mettre à la disposition d’autrui la plus haute valeur humaine possible, cette valeur incluant la compétence, la qualité des biens
produits ou des services rendus, sans oublier la qualité des relations humaines. Sur un plan anthropologique, on peut affirmer que l’homme
mûr, atteignant un certain développement physique et intellectuel, mais aussi spirituel dans sa vie de foi et de prière, dans son contact à Dieu
par la grâce, devient en même temps inventif, créatif. Il devient authentiquement humain. « L’homme, dit Grégoire de Nysse, s’engendre lui-même, il est père de son propre être, il construit l’ordre social. »
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