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Un dirigeant doit-il progresser ? [Podcast RCF]
Nait-on dirigeant ou le devient-on ? Peut-on apprendre à être « chef » ? comment se former pour le devenir et surtout comment progresser ? Le métier de dirigeant est un métier difficile et on peut légitimement se poser la question de savoir s’il s’apprend… La réponse n’est pas si évidente à faire et même s’il existe une abondante littérature sur le sujet et si de nombreuses écoles affichent une ambition forte, bien malin qui pourrait affirmer détenir la solution.
La question qui se pose, pour paraphraser Simone de Beauvoir, c’est de savoir si l’on nait « chef » ou si on le devient…
Pour beaucoup, les qualités humaines d’un dirigeant sont innées et les grandes figures de leaders sont souvent invoquées pour démontrer que le métier ne s’apprend pas. De Gaulle, Churchill, Bonaparte, Mandela, Lincoln ou même Gandhi sont des chefs par nature et ils ont dès l’origine des dispositions pour le devenir. Ils sont nés « chefs » et ils sont capables d’inspirer les autres et de les aider à atteindre leur plein potentiel.
Des prédispositions naturelles qui ont besoin d’être développées
L’histoire confirme en tout cas qu’il existe des prédispositions naturelles mais cela ne veut pas dire qu’on n’apprend pas à être « chef » ! Tous les grands leaders ou les grands managers ont connu des échecs mais ils ont su en tirer des enseignements et ils ont progressé. L’humilité, l’écoute des collaborateurs, la capacité à se remettre en cause, le respect des autres, le sens des réalités, toutes ces attitudes permettent de grandir et de faire fructifier des dons naturels…
Même dans les meilleures dispositions naturelles il y a la nécessité d’un progrès par l’apprentissage.
Certains sont partisans d’une formation académique et d’autres militent pour une formation plus prosaïque et professionnalisante. Les premiers pensent que cela s’apprend par de la théorie alors que les seconds sont partisans d’un apprentissage par la pratique. Je pense que ce débat est stérile : il oppose la construction de la personne et celle de ses savoirs alors même que la formation d’un chef devrait précisément les réconcilier.
Toute pratique doit s’enrichir d’une réflexion plus fondamentale
Toute pratique doit se nourrir d’une réflexion plus fondamentale qui permet de s’enrichir à travers des sources philosophiques, sociologiques et anthropologiques fondamentales… Un manager qui ne lit pas, qui ne s’intéresse pas aux grandes tendances de son temps est un manager qui s’éteint ! Sa culture générale reste déterminante pour discerner dans un monde de plus en plus souvent volatile, imprévisible, complexe, ambigu et paradoxal. Là encore, c’est un juste équilibre à trouver entre des compétences à acquérir et une réflexion permanente à enrichir. C’est là qu’est toujours la marge de progrès d’un manager… on ne nait pas « chef », on le devient !
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