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Qu'est-ce qu'un groupe intermédiaire ?

30 juin 2022 Repères chrétiens
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La notion de groupes intermédiaires recouvre une très grande variété de groupes sociaux. Certains ont une vocation politique, d’autres économique ou sociale, culturelle, religieuse… Il est difficile d’en établir une classification exhaustive. Sans chercher à l’organiser, faisons un premier inventaire de l’ensemble des groupes existant entre la famille, les individus et l’État :

  • Le village ou le quartier (Quand celui-ci est organisé) ; la
    commune, la région, la nation,
  • L’entreprise avec sa communauté de travail,
  • Les organisations professionnelles, syndicats ouvriers
    et patronaux,
  • Les églises(69) en tant qu’institutions capables de protéger l’individu contre les empiétements totalitaires de l’État et de contribuer au débat(70), les associations associées aux églises,
  • Les associations sportives, artistiques, d’entraide ou simplement amicales. Les partis politiques et les structures de lobbying.


La nature des groupes intermédiaires évolue avec la société. Avec les nouvelles techniques de communication et la mondialisation économique et culturelle, d’autres modes de solidarité se développent71. Nous pouvons nous
demander quel sera l’impact des réseaux sociaux sur les
corps intermédiaires : Les renforceront-ils ou les affaibliront-ils ? Les transformeront-ils ou faciliteront-ils l’émergence de groupes porteurs de nouvelles solidarités ?


La distinction entre communauté de destin et communauté de ressemblance est éclairante. Les premières, les communautés de destin, réunissent des personnes qui vivent ensemble, tout ou partie, de leur vie. Elles « partagent matériellement et spirituellement la même existence, (…) sont soumises aux mêmes risques et poursuivent les mêmes
buts »(72).

 

Les communes, les entreprises sont des communautés de destin. Leurs membres – à l’image de l’équipage d’un navire - sont, par nature, solidaires. Les secondes, les communautés de ressemblance, regroupent des personnes qui ne « vivent pas les uns par les autres » mais se regroupent pour défendre des intérêts ou des causes communes. Dans ces communautés, tels les syndicats ou les structures de lobbying, la solidarité résulte davantage
d’un choix personnel de chaque membre.

 

Au sein des communautés de destin, l’interdépendance des membres est réelle. Ce qui affecte l’un des membres affecte « le corps tout entier ». Ce sont elles qui donnent corps à la vie sociale faite d’échanges et de coopérations.
Il n’en est pas de même des communautés de ressemblance au sein desquelles se développent plus naturellement les revendications et les communautarismes.


69 Nous parlons ici des églises en tant qu’institution contribuant à la vie d’une société et non de l’Église en tant qu’assemblée des élus. En effet, celle-ci est considérée comme une « société parfaite » disposant de l’ensemble des moyens nécessaires à l’atteinte de ses fins. Dans l’Église, la grâce est en abondance en vue du salut « Près du Seigneur est la grâce, près de lui, l’abondance du rachat. » (Ps 130, 7).


70 Ainsi dans certains Pays l’Église a été (Pologne) ou est (Vietnam, Zaïre) la principale institution capable de s’opposer à l’État. Dans d’autres cas elle est une force de développement et de lutte contre la pauvreté voire la seule (Angola). À la lumière de ces situations extrêmes nous pouvons réfléchir à la France et au rôle des églises dans notre pays et observer qu’elles sont souvent écartées des débats.

71 Les communautés virtuelles peuvent être en soutien de communautés physiques ou être des créations qui resteront virtuelles. Ces dernières se font et se défont très vite car elles sont constituées de relations faibles. Elles sont bien des communautés réelles dont la nature entre destin et ressemblance reste à étudier.
72 Cf. Gustave Thibon, Économie et humanisme n°5, Janvier-février 1953.




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