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Crédit: Corinne SIMON / Les EDC
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Pierre Guillet, patron de PME : "Je ne me voyais pas aller à la messe le dimanche puis me comporter en salaud" - Marianne

29 août 2024 Les EDC dans les médias
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Pierre Guillet, patron de PME : "Je ne me voyais pas aller à la messe le dimanche puis me comporter en salaud"

Interview de Pierre Guillet sur Marianne

"ll faut remettre le bien commun au centre de nos réflexions, et inventer les voies d'une économie plus équilibrée, durable, prospère, innovante et inclusive" déclare Pierre Guillet.

C'est son combat

 

Président des Entrepreneurs et dirigeants chrétiens (EDC), Pierre Guillet, 57 ans, pousse les patrons à partager, « fraternellement », la valeur créée par leurs entreprises avec leurs collaborateurs. À la tête d'Hesion, une PME spécialisée dans la détection de gaz et la gestion de parkings, il s'y emploie depuis Achères, dans les Yvelines.

S'émanciper grâce à son travail, parce que votre emploi vous procure revenus et dignité : tel est le mantra d'Emmanuel Macron. Mais, à la question concrète comment les employeurs peuvent épanouir leurs collaborateurs dans de bons boulots ? peu de réponses fusent...

Relever ce défi, c'est le combat de l'ingénieur Pierre Guillet, patron d'Hesion, une PME spécialisée dans la détection de gaz et la gestion de parkings. « Je ne me voyais pas vivre ma foi le dimanche à la messe, et me comporter limite en salaud en semaine, dans le seul but de maximiser mes gains », confie l'ancien chef scout, président des Entrepreneurs et dirigeants chrétiens (EDC) depuis 2022.

 

Selon Pierre Guillet, un patron n'a pas à arroser prioritairement ses actionnaires. Il doit s'interroger sur le sens, le rôle de son entreprise; et partager équitablement la valeur qu'elle crée . « La conception utilitariste de l'intérêt général, d'origine anglo-saxonne, qui s'est imposée progressivement dans l'inconscient collectif, comme la somme des intérêts particuliers, doit être dépassée, estime-t-il. Il faut remettre le bien commun au centre de nos réflexions, et inventer les voies d'une économie plus équilibrée, durable, prospère, innovante et inclusive. »

À cette fin, le dirigeant d'entreprise cultive la « fraternité » au sein d'Hesion. « La fraternité figure dans notre devise républicaine, mais cela ne suffit pas : il faut la vivre en s e ménageant des moments de parler vrai avec ses collaborateurs, dans l'ambition de les tirer vers le haut », insiste-t-il.

 

Cultiver l'esprit de partage

 

La gauche tendance Nouveau Front populaire (NFP) veut augmenter le Smic à 1 600 euros et certains patrons lèvent les bras au ciel ? Au sein d'Hesion, le salarié le moins bien rémunéré perçoit 1 850 euros nets, les cadres quatre fois plus, au maximum. Après avoir négocié deux accords d'intéressement, Pierre Guillet souhaitait récompenser davantage ses salariés, ses jeunes managers notamment. « Je pensais que, contraints par des crédits immobiliers, ils apprécieraient une prime supplémentaire » , raconte-t-il. Mais ces derniers lui ont répondu... qu'ils préféreraient détenir une part du capital de leur PME .

Cette requête aurait braqué plus d'un boss tradi. Ouvrir son capital à tous, c'est plus engageant que de distribuer des primes caramels lorsque sa trésorerie est florissante ! Pierre Guillet a doté de titres à tous ses employés et s'en félicite : « En 2024, posséder une part d'Hesion renforce leur intérêt pour la vie de l'entreprise. »

 

Cultiver l'esprit de partage aiderait-il le pays ? Le président des EDC en est convaincu, et juge que l'extrême droite sème la confusion dans les esprits en focalisant le débat politique sur l'immigration. « Ce n'est pas nécessairement l'immigration qui crée de la pauvreté ou de la fragilité dans notre société, analyse-t-il. En France, seules 38 % des personnes handicapées sont en emploi : c'est nul ! Des seniors sont discriminés. Quant à la formation professionnelle de nos jeunes, elle reste insatisfaisante. »

Au prochain gouvernement, Pierre Guillet demande donc d'accorder plus d'autonomie aux élus de terrain et aux entreprises, plutôt que de noyer ces dernières sous une pluie d'aides publiques. « Une aide publique est utile lorsqu'elle déclenche une décision. Mais en 2024, il y en a trop. Dans les méandres administratifs, les PME ont du mal à savoir à quelles aides elles sont éligibles, et comment les solliciter. Seuls les entreprises de taille intermédiaire (ETI) et les grands groupes sont suffisamment outillés pour collecter cette manne. » Un débat à ouvrir d'urgence !




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