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Les différentes formes de pauvreté

22 février 2024 Repères chrétiens
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La pauvreté monétaire n’est toutefois pas le seul critère de la pauvreté. Dans certaines régions rurales, il est possible de vivre décemment avec des revenus en dessous du seuil de pauvreté quand on possède son logement avec par exemple un jardin à cultiver. En revanche, dans les grandes villes, cela peut être impossible, ne serait-ce que par le coût du logement.

 

Les autres critères de pauvreté non monétaire sont nombreux. Par symétrie avec les différentes formes de richesses décrites dans le Cahier des EDC « la Destination universelle des biens et l’entreprise », nous pouvons retenir :

  • L’environnement, souvent dégradé dans les quartiers pauvres allant de pair avec des logements de mauvaise qualité notamment sur le plan thermique (91).
  • L’accès à des biens essentiels comme le transport, la santé et une alimentation de qualité92. Par exemple, le manque ou l’insuffisance de moyens de transport oblige à des temps de trajets quotidiens trop longs et épuisants. De telles situations rendent plus difficiles les entretiens d’embauche contribuant à entretenir des situations d’exclusion durable.
  • Les connaissances, la culture ou simplement l’éducation, dont l’absence rend l’adaptation au monde plus difficile. Aujourd’hui, celui qui n’a pas une bonne maitrise d’internet a plus de mal et souvent échouera à accéder et compléter les dossiers dématérialisés donnant accès aux droits eux-mêmes(93).
  • Les relations humaines. Les personnes de la rue expliquent souvent que leur plus grande souffrance est de ne pas exister pour les autres. Les relations sont nécessaires pour sentir que l’on est utile pour quelqu’un et que l’on est considéré par un autre. Par ailleurs, comment avancer et
    surmonter les difficultés qui se présentent sans avoir des personnes qui accompagnent(94), rendent service, ouvrent des portes, soutiennent, font confiance. Sans réseau, il est plus difficile d’obtenir un stage pendant son cursus scolaire.
  • Enfin, l’annonce de la Bonne Nouvelle (95), qui devrait être apportée en priorité aux plus pauvres. Faute d’être assez accueillantes, les communautés chrétiennes laissent trop souvent les personnes les plus fragiles en dehors de l’assemblée de nos églises. Pensons à tous ceux qui cherchent le Christ sans avoir tous les « codes » de la vie sociale et culturelle ; ces codes que le pape François qualifie de « mondanité ».

91 7 à 8 millions de logements sont des passoires énergétiques en France et 6,7 millions de personnes soient 12 % des ménages sont concernés par le mal-logement. Ce sujet est pris en compte par des expérimentations telles que le Réseau Ecohabitat http://www.reseau-ecohabitat.fr/ créé sur un modèle hybride : fonds publics + capitaux privés + associations entre Secours Catholique, Leroy-Merlin, Schneider électrique.

92 L’accès à une alimentation de qualité fait l’objet d’actions de la part d’associations ou entreprises, agriculture urbaine, circuits courts de distribution (AMAP) ou de production (Jardins de Cocagne).

93 En France, parmi les jeunes de moins de 30 ans qui sont en situation de pauvreté : 1/3 n’a aucun diplôme et 84 % n’a pas plus que le bac. 40% des personnes en précarité sociale sont en « difficulté numérique ».

94 Pour le Secours catholique, l’accompagnement des personnes est premier avant toute distribution d’aide. Le manque de relations durables et amicales, gratuites et sans jugement, est un frein énorme à l’insertion des plus précaires, notamment les chômeurs ou les migrants.

95 Le pape François écrivait dans Evangelii Gaudium § 200. « Étant donné que cette Exhortation s’adresse aux membres de l’Église catholique, je veux dire avec douleur que la pire discrimination dont souffrent les pauvres est le manque d’attention spirituelle. L’immense majorité des pauvres a une ouverture particulière à la foi ; ils ont besoin de Dieu et nous ne pouvons pas négliger de leur offrir son amitié, sa bénédiction, sa Parole, la célébration des Sacrements et la proposition d’un chemin de croissance et de maturation dans la foi. L’option préférentielle pour les pauvres doit se traduire principalement par une attention religieuse privilégiée et prioritaire ».

 

Source : Cahier des EDC La solidarité dans l'entreprise




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