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Le vrai amour c'est être solidaire de l’autre
« En effet, prenons une comparaison:
le corps est un, et pourtant il a plusieurs membres ; mais tous les membres du corps, malgré leur nombre, ne forment qu’un seul corps : il en est de même du Christ.
Car nous avons tous été baptisés dans un seul Esprit en un seul corps, Juifs ou Grecs, esclaves ou hommes libres, et nous avons tous été abreuvés d’un seul Esprit. (…)
Si un membre souffre, tous les membres partagent
sa souffrance ; si un membre est glorifié, tous les membres partagent sa joie.
Or vous êtes le corps du Christ et vous êtes ses membres, chacun pour sa part. »
LETTRE DE SAINT PAUL APÔTRE AUX CORINTHIENS 12,12-13 ET 26-27
Vertu, principe, projet commun, beaucoup de mots émouvants ont été exprimés dans ce dossier sans aller au fond de ce que Jésus nous demande. Alors, j’ajouterai un mot inattendu : « inculturation ». C’est dans le sens du mot empathie, déjà prononcé. Le mystère de l’Incarnation peut se dire plus simplement : Dieu s’est mis dans notre peau. Et c’est le vrai amour : s’inquiéter de l’autre, se mettre dans sa peau, vivre avec lui ses joies et ses souffrances, désirer que tout aille bien pour lui et donner de sa vie pour ça.
Venir sur le terrain de l’autre
Dans l’entretien croisé de ce dossier, Vincent Lenhardt dit bien: « Créer les conditions permettant aux personnes de se développer réellement. » J’ajouterais, non seulement dans telle entreprise, mais partout dans le monde pour toute personne. C’est pourquoi je parle d’« inculturation » : chercher à comprendre l’autre, son histoire, ses conditions de vie, sa manière de réagir à ce qui lui arrive, même sa religion, sa piété, sa façon de prier ou de ne pas prier. Pour cela, un seul moyen : s’approcher, venir sur le terrain de l’autre, s’asseoir par terre à ses côtés, partager sa vie. Olivier Boidin touche le problème en disant: « La source de la solidarité, c’est l’hospitalité. »
Mais, il faut la vivre dans l’autre sens : non pas inviter le pauvre chez le riche, mais que le riche se fasse inviter par le pauvre qui ne demande que ça, qui vit l’hospitalité au quotidien, car dans un logement de pauvre, il y a toujours une personne qui squatte le soir sur un matelas.
« Colmater les brèches » qui nous séparent
La solidarité c’est aussi « colmater les brèches » qui nous séparent. Monseigneur Claverie, qui va être béatifié, parlerait de « se mettre dans les fractures de l’humanité ». C’est ce que fait Jésus sur la croix, il met sa chair dans nos divisions pour refaire notre communion. Il vient « faire corps » avec les uns et corps avec les autres pour nous remettre en un seul corps. Bravo à la citation de 1 Cor 12 (ci-dessous). Et Vincent Lenhardt pose la vraie question : « Suis-je en train de contribuer à la construction du Corps mystique », c’est-à-dire du Corps du Christ, dont je suis un membre et tout homme dans le monde un autre membre.
Suis-je solidaire de cet autre membre comme ma main est solidaire de mon œil, au point que je mette tout en œuvre pour sauver ma main ou pour sauver mon œil ? Et l’« inculturation », c’est chercher à comprendre complètement le souci de ma main ou mon problème de vision, à comprendre vraiment l’autre. Ce dossier évoque le Congo ou le Soudan (revue Dirigeants chrétiens n°89). Seuls celles et ceux qui y ont été et y ont séjourné, qui s’y sont « inculturés », comprennent pourquoi les jeunes ont envie de traverser la Méditerrannée.
Une relecture spirituelle parue dans la revue Dirigeants chrétiens de Jean-Marc Danty-Lafrance, prêtre référent de la Paroisse Sainte-Geneviève-de-la-Plaine et Conseiller spirituel EDC équipe La Plaine-Saint-Denis.
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