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« La subsidiarité est dans la manière de coopérer les uns avec les autres. »

16 mars 2017 Paroles de dirigeants
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La subsidiarité n’est pas dans la répartition des tâches mais dans la MANIÈRE de coopérer les uns avec les autres. Il s’agit donc d’avoir une bonne connaissance les uns des autres. Et plus on est en situation critique, plus la connaissance de soi-même et la connaissance réciproque est nécessaire. Par exemple, lorsqu’on fait une croisière en bateau ou une course en montagne, on a intérêt à bien se connaître les uns et les autres pour que l’opération soit réussie.

Le moyen de mettre en place une bonne coopération dans l’entreprise est alors de développer la BIENVEILLANCE réciproque, c’est-à-dire l’effort permanent d’accueillir autrui pour ce qu’il est et de se laisser accueillir pour ce qu’on est. Finalement, chacun en entreprise est responsable de se connaître soi-même et de connaître autrui. Diriger, c’est inconsciemment l’acceptation d’être enrichi par ceux avec qui nous travaillons. Car si je suis bien le chef, je ne suis pas le chef de la relation avec l’autre.

Subsidiarité en entreprise : accepter que chacun donne son avis

Il s’agit donc d’accepter que chacun donne son avis, y compris sur les sujets hors de sa compétence. Par exemple, accepter que le directeur financier puisse dire quelque chose sur les relations humaines, et que le DRH puisse le faire sur la comptabilité… Ne pas être nécessairement cantonné à être le spécialiste des informations sur un sujet. On repère d’ailleurs dans les nouvelles méthodes de management l’importance de l’intelligence collective.

Les vertus morales ne s’expriment pleinement que dans la relation à l’autre

En effet, la relation avec l’autre est essentielle. Les vertus morales, par exemple, ne s’expriment pleinement que dans la relation à l’autre. Il est également important d’être en vérité avec ceux qui nous entourent. Et, comme dans une famille, les collaborateurs d’une entreprise ont besoin d’une dimension de fratrie pour pouvoir s’approprier leurs fragilités.
On peut donc dire que pour mettre en place une bienveillance réciproque, on a besoin de la protection d’autrui. Pour illustrer cela, je pense à ce que nous vivons dans nos équipes EDC. Nos échanges en vérité, sans jugement, en communion avec nos pairs, nous permettent de partager nos difficultés, nos fragilités dans une bienveillance totale. C’est un lieu unique de fraternité où nous pouvons accueillir nos peurs, nos culpabilités et nos projections.

L’humilité du dirigeant se manifeste dans la conscience qu’il a d’avoir besoin des autres.

Car ce qui se passe dans une entreprise, comme ce qui se passe dans une famille, est plus grand que nous. C’est une vraie vie partagée.
En dirigeant une entreprise, on accepte que notre vie soit élargie par ceux avec qui nous travaillons car nous sommes les mieux placés pour avoir la plus juste compréhension de la place de chacun dans l’ensemble. L’humilité du dirigeant se manifeste d’ailleurs dans la conscience qu’il a d’avoir besoin des autres.
En conclusion, je voudrais parler d’avenir. Pour préparer l’entreprise du futur, on sait que l’agilité, la souplesse et la flexibilité sont au coeur du dispositif. Or agilité et souplesse réclament un enracinement radical. Cet enracinement, on ne pourra l’avoir que par la relation à l’autre, car aujourd’hui le monde est trop complexe pour y arriver tout seul. Il faudra donc que nous allions le puiser dans une fraternité citoyenne, ou dans ce que j’appelais au début de ma chronique : la bienveillance réciproque.

 

Ce texte est extrait de la chronique RCF de Sophie Soury du 16 mars 2017.




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