La pauvreté en France en quelques chiffres
Aujourd’hui, la pauvreté est mesurée essentiellement selon des critères économiques : le seuil de pauvreté monétaire est défini par le niveau de revenus en-dessous duquel on entre dans le « risque de pauvreté ». Il existe plusieurs seuils de pauvreté. L’INSEE, établit ce seuil à 60 % du niveau de vie médian en France (après impôts et prestations sociales), soit 1 102 €
par mois en 2021 pour une personne seule. (Le seuil est établi à 2 134 € par mois pour un couple avec deux enfants.) À cette aune, une proportion de 14,5 % de la population vit en-dessous du seuil de risque de pauvreté soit plus de 9 millions de personnes. Ce taux fluctue d’une année sur l’autre mais
reste stable sur le moyen terme.
De son côté, l’observatoire des inégalités définit le seuil de pauvreté à 50 % du niveau de vie médian, soit 918 € par mois en 2021. 8,3 % de personnes soit 5,3 millions de personnes pauvres vivent en-dessous de ce seuil. Parmi eux,
1,5 millions d’enfants. Les jeunes de 18 à 19 ans vivant en dehors de leur famille sont les plus touchés (22 % vivent au-dessous du seuil de pauvreté).
Enfin, le seuil de très grande pauvreté (Rapport 2018 du CESE sur la grande pauvreté en France) s’établit à 40 % du salaire médian, soit 708 € par mois en 2018. 2,2 millions de personnes vivent en-dessous de ce niveau de revenus en France, dont 810 000 sont sans domicile personnel. Notons que de nombreuses personnes « invisibles » échappent aux statistiques. Sans papiers, personnes de la rue, leur nombre par nature est difficile à évaluer. En 2021, 22 % des personnes reçues par le Secours Catholique étaient sans aucun revenu.
Quelle que soit la mesure retenue, le nombre de personnes vivant en situation de pauvreté en France est en contradiction avec l’image de pays « riche » de la France. Il risque d’augmenter car les personnes les plus pauvres sont souvent les plus touchées par les crises qui se succèdent qu’elles soient sanitaires ou économiques.
Les jeunes sont particulièrement touchés.
L’observatoire des inégalités a évalué qu’en 2021 la moitié des pauvres avait moins de 30 ans. Le taux de chômage est particulièrement élevé chez les jeunes (20 %). La crise de 2020 a montré combien cette tranche d’âge était fragile, car vivant souvent de petits boulots interrompus par le confinement, et dépourvue de ressources alternatives, notamment chez les étudiants.
Un point particulier doit également être fait sur les migrants.
Aujourd’hui, la moitié des personnes accueillies par le Secours Catholique sont étrangères. Une proportion en forte croissance depuis 10 ans. Leur situation est souvent dramatique faute d’accès au travail et aux droits sociaux, notamment quand ils sont en situation irrégulière. C’est une perte de dynamisme pour notre pays. L’Allemagne a fait un choix différent. Elle accepte plus de migrants en leur offrant des emplois, certes peu rémunérés, mais permettant de sortir de l’exclusion. Le taux de chômage reste particulièrement
bas malgré cela.
Face à la pauvreté, la solidarité est une réalité importante en France où 32 % du PIB est redistribué. (40 % de ces redistributions sociales proviennent des cotisations versées par les entreprises pesant sur le coût du travail.) Les résultats sont sensibles : plus de 5 millions de personnes échappent à la pauvreté grâce aux allocations de minima sociaux (RSA, AAH, etc.). Autre résultat, le taux de pauvreté persistante (récurrente pendant 2 ans sur une période de 3 années consécutive) n’est que de 3,2 % en France contre 6 % en Allemagne et 5,8 % en moyenne dans l’Union européenne.
Article extrait du Cahier des EDC La solidarité dans l'entreprise
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