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L'épisode de la Samaritaine invite à changer de regard sur l'autre
Evangile de Jean, 4 : La Samaritaine... Changer de regard sur l'autre
1 Jésus était assis tout simplement au bord du puits. C’était environ la sixième heure.
7 Arrive une femme de Samarie pour puiser de l’eau. Jésus lui dit : « Donne-moi à boire. »
8 Ses disciples, en effet, étaient allés à la ville pour acheter de quoi manger.
9 Mais cette femme, cette Samaritaine, lui dit : « Comment ? Toi, un Juif, tu me demandes à boire à moi, une femme samaritaine ! » Les Juifs, en effet, ne veulent rien avoir de commun avec les Samaritains.
10 Jésus lui répondit : « Si tu connaissais le don de Dieu et qui est celui qui te dit : « Donne-moi à boire », c’est toi qui aurais demandé et il t’aurait donné de l’eau vive. »
11 La femme lui dit : « Seigneur, tu n’as pas même un seau et le puits est profond ; d’où la tiens-tu donc, cette eau vive ?
12 Serais-tu plus grand, toi, que notre père Jacob qui nous a donné le puits et qui, lui-même, y a bu ainsi que ses ls et ses bêtes ? »
13 Jésus lui répondit : « Quiconque boit de cette eau- ci aura encore soif ;
14 mais celui qui boira de l’eau que je lui donnerai n’aura plus jamais soif ; au contraire, l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source jaillissant en vie éternelle. »
15 La femme lui dit : « Seigneur, donne-moi cette eau pour que je n’aie plus soif et que je n’aie plus à venir puiser ici. »
16 Jésus lui dit : « Va, appelle ton mari et reviens ici. »
17 La femme lui répondit : « Je n’ai pas de mari. » Jésus lui dit : « Tu dis bien : « Je n’ai pas de mari » ;
18 tu en as eu cinq et l’homme que tu as maintenant n’est pas ton mari. En cela tu as dit vrai. »
19 «Seigneur, lui dit la femme, je vois que tu es un prophète.
20 Nos pères ont adoré sur cette montagne et vous, vous affirmez qu’à Jérusalem se trouve le lieu où il faut adorer. »
21 Jésus lui dit : « Crois-moi, femme, l’heure vient où ce n’est ni sur cette montagne ni à Jérusalem que vous adorerez le Père.
22 Vous adorez ce que vous ne connaissez pas ; nous adorons ce que nous connaissons, car le salut vient des Juifs.
23 Mais l’heure vient, elle est là, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité ; tels sont, en e et, les adorateurs que cherche le Père.
24 Dieu est esprit et c’est pourquoi ceux qui l’adorent doivent adorer en esprit et en vérité. »
25 La femme lui dit : « Je sais qu’un Messie doit venir - celui qu’on appelle Christ. Lorsqu’il viendra, il nous annoncera toutes choses. »
26 Jésus lui dit : « Je le suis, moi qui te parle. »
(Jn 4,6-26 TOB)
La Samaritaine a sans doute de bonnes raisons de venir puiser de l’eau à l’heure la plus chaude du jour, sans être accompagnée comme cela se faisait à cette époque. Elle évite ainsi les quolibets et les remarques désobligeantes sur sa situation matrimoniale.
Cette femme a raté sa vie : ses mariages se sont soldés par des échecs successifs ; plus encore, après cinq unions, il ne s’est trouvé aucun rabbin qui accepte de conclure pour elle un nouveau mariage. Elle en est réduite à vivre dans l’illégalité, aux yeux de tous. Dans cette situation humiliante, elle rencontre un homme qui va la relever de la manière la plus miséricordieuse qui soit : en lui demandant un service. « Donne-moi à boire ! ».
Étant données les relations entre les Juifs et les Samaritains, Jésus aurait pu ironiser sur sa situation, sur son origine ethnique, sur sa manière de venir puiser de l’eau seule. Au contraire, Il se met en position de voyageur qui réclame un secours, une aide ; il est même possible de voir dans cette demande une discrète allusion au cri de Jésus sur la croix : « J’ai soif ». L’eau est effectivement indispensable ; la demande d’eau a toujours un caractère vital. Jésus profite du fait que les disciples sont partis pour engager le dialogue et il parvient à briser une à une les résistances de cette femme qui se tient a priori sur la défensive.
La rencontre avec la Samaritaine souligne le prix que Jésus attribue à toutes personnes y compris les plus marginalisée
« Comment, toi, un Juif tu me demandes à boire...? ». C’est non seulement sa dignité de femme que Jésus veut souligner (ce sont les femmes qui puisent l’eau), mais plus profondément, il se révèle à elle comme le Sauveur attendu, le Messie. Une scène aussi invraisemblable a paradoxalement des accents d’authenticité qui en font un sommet de l’Évangile de Jean : elle souligne le prix que Jésus attribue à toutes personnes y compris les plus marginalisées. Nous aussi, nous sommes appelés à changer de regard sur l’autre pour le considérer dans sa dignité irréductible.
Source : Cahier des EDC La dignité de l'homme au coeur de l'entreprise
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