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Création de ponts entre Lyon et Beyrouth par une délégation de chefs d’entreprises

04 juillet 2022 Actu régionale
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Aux côtés de P.Xavier Grillon, Conseiller Spirituel AURA, quelques membres EDC de la région AuRA ont accompagné Mgr Olivier de Germay à Beyrouth à l’occasion d’un déplacement organisé dans le cadre du jumelage entre le diocèse de Lyon et celui d’Antélias.

Annick Balocco, Boris Lechevalier, Simon Hoayek, Tanneguy de Bourmont, Dominique Salameh et Jean Charlois ont profité de ce déplacement pour rencontrer les acteurs économiques, universitaires et humanitaires et travailler à la mise en place de ponts entre notre région et le Liban.

Nous avons pu constater les difficultés rencontrées par le peuple libanais suite à la crise économique et de l’explosion du Port de Beyrouth. Nous sommes aussi témoins des projets, de la vitalité et de la volonté du peuple libanais de créer de nouvelles opportunités/ de nouveaux axes de développement du Liban vers l’international.

Le secteur universitaire libanais fait face à des enjeux importants dans un pays où la qualité de l’éducation et la francophilie ont toujours été des atouts pour l’intégration des libanais en France, en Europe et dans le monde. La situation économique met en danger le secteur éducatif du fait de la difficulté à rémunérer correctement les enseignants au moment où les familles des étudiants rencontrent des difficultés pour payer les frais de scolarité.

Il y a malgré tout de nombreuses initiatives lancées pour essayer de pallier ces difficultés et trouver des solutions alternatives pour financer les universités privées libanaises. Ceci est plus compliqué dans le secteur de l’enseignement public.

Ce déplacement a été l’occasion de rencontrer de nombreux acteurs économiques.

Malgré la situation économique et politique délicate, de nombreuses initiatives existent pour la réinvention de pans entiers de l’économie. Des solutions sont nées pour le développement de solutions de travail à distance afin de permettre aux entreprises libanaises de travailler, depuis le Liban, pour des clients internationaux. Nous avons également échanger sur des solutions pour permettre aux libanais de venir travailler en Europe tout en participant à la vie de l’économie libanaise.

A l’occasion de ces rencontres avec les membres des EDC libanais et des Conseillers du Commerce Extérieur locaux, nous avons pris conscience de la richesse et de l’inventivité des entrepreneurs libanais pour continuer, malgré les difficultés, à entreprendre.

Ce voyage aura également été l’occasion de créer des ponts entre l’association Arc-en-Ciel Liban et Medair, ponts qui, nous l’espérons, déboucheront rapidement sur des collaboration au service des plus pauvres et des réfugiés. La visite du site de Jisr-el-Wati d’Arc-en-Ciel nous aura fait prendre conscience de la capacité de faire de grandes choses avec de petits moyens.

Enfin, nous avons pu partager des moments forts avec la délégation de l’évêque de Lyon. Ce fut notamment le cas à Bauchrieh, au contact des plus populations les plus défavorisées. Cette expérience de l’humilité, dans un quartier multiculturel marqué par l’extrême pauvreté, aura été, pour chacun de nous, une expérience de vie indélébile aux côtés de personnes qui, à l’image du Père Marwan, gardent la foi et le sourire malgré les épreuves. Ces témoins du Christ montrent, par leur foi et leur dynamisme de tous les instants, qu’il est possible d’agir pour aider la communauté paroissiale à vivre le mieux possible, à étudier, se vêtir et manger grâce à la solidarité.

 

 

Appel : Le Collectif Solidarité Lyon Beyrouth nous contacte dans le cadre de l'organisation de l'envoi de containers de denrées et matériel pour le Liban.
En effet, ils recherchent une cercleuse de palettes car le filmage des palettes ne semble pas suffisant lors de l'envoi par bateau à destination de Beyrouth.
Est ce que vous connaîtriez une entreprise qui aurait une vieille machine de ce type inutilisée car ils envoient un à 2 containers par mois et que je ne vois pas comment on peut financer un tel équipement qui ne sera pas directement utile pour les populations libanaises en difficulté.
Merci pour vos idées

Témoignage de  Jean Charlois, membre EDC équipe Les Coteaux du Rhône en AuRA

 

Rencontre des milieux économiques franco-libanais

- Participants : 

o   Maroun Moubarak, EDC

o   François de Ricolfis, Service éco de l’ambassade de France

o   Maxence Duault, CCE

o   Mounir Sleiman, CCE

o   Viannay Basse, CCE

o   Georges Nour, CCE

o   Fouad Zmokhol, MIDEL

o   Joe Hatem, EDC

o   Bernard Tannoury, CCE

o   Annick Balocco, EDC

o   Melinda Kerbaje Muller, ALBAC

o   Dominique Salameh

o   Simon Hoayek, CCE

o   Boris Lechevalier, CCE & EDC

o   Tanneguy de Bourmont, CCE

-          Echanges

Points durs

o   Emigration libanaise a toujours existé et participe à l’enrichissement du pays

o   La situation économique empêche les start-up libanaises de continuer leur activité au Liban du fait de la difficulté à financer leur développement

Les incubateurs libanais qui étaient très actifs sont de moins en moins intéressants pour les porteurs de projets libanais du fait de la difficulté de financement des projets portés par des libanais. L’ESA aide a structurer des incubateurs hors du Liban avec un back-office au Liban. Besoin d’un support administratif pour les libanais qui viennent en France dans de tels projets (autorisation de travail, visa, banque, …)

Aujourd’hui, les porteurs de projets cherchent à quitter le Liban du fait de l’absence de perspective dans leur pays.

Points d’optimisme

o   Du fait de la sous-évaluation de la devise et de la qualité de la main d’œuvre, le Liban devient très compétitif en matière d’outsourcing

o   Les entreprises libanaises sont à 85% familiales. Ces entreprises restent au Liban malgré la situation économique.

  • Ces entreprises sont toutes focalisées sur l’export, notamment vers les pays du Golfe
  • Intérêt pour le développement de l’export vers l’Europe afin de diversifier les canaux de commercialisation
  • Pour les biens libanais, question de la certification et de la normalisation européenne

o   Secteurs forts des entreprises libanaises

  • Agrifood
  • Médical/paramédical
  • Possibilité de développement de projets autour de la pharma et des plantes médicinales
  • Connaissance du marché régionale et présence en Afrique

Secteur agricole

  • Objectif de profiter de la fertilité du Liban pour relancer une économie autour des produits agricoles
  • Défis

o   Coût de l’énergie

o   Réglementation et certifications européennes sur les produits agro et organisation de la commercialisation des produits libanais en Europe

Rencontre des milieux de la formation supérieure

Points durs

o   La situation économique libanaise conduit à une situation délicate pour les étudiants et les professeurs. Les étudiants ne pouvant plus payer leurs frais de scolarité, les universités ne sont pas en mesure d’équilibrer leur budget et les professeurs quittent leurs postes d’enseignant pour des postes d’enseignant à distance payés en fresh dollar ou pour partir à l’étranger. Cette situation concerne aussi bien les universités privées que les universités publiques.

o   Les étudiants libanais suivent leur cursus au Liban jusqu’en licence puis quittent le Liban pour leur Master sans idée de retour

o   De nombreux programmes d’enseignement supérieur sont financés par des fonds internationaux qui sont en train de se tarir. Il est nécessaire de trouver d’autres formes de financement en prenant en compte l’impossibilité des étudiants à payer plus pour leur formation.

Points d’optimisme

Bien que la situation soit très difficile, des espoirs existent et des projets sont en cours

o   Du fait de la crise économique, l’économie libanaise a besoin de produire pour sa propre consommation. Cela concerne notamment l’agriculture et l’agrifood. Ces secteurs peuvent être des moteurs pour une reprise en main, sans dépendance des importations, d’une filière économique. Cela peut également être un axe de production pour l’exportation et de revenus en fresh dollars. Cette filière a besoin de main d’œuvre et il semble que les formations sont peu nombreuses. Ce secteur peut représenter une opportunité pour la mise en place de programmes de formations pour répondre à la demande du marché… financement ?

o   Le besoin d’une économie locale sans dépendance des importations va conduire à un besoin de techniciens et d’artisans. Besoin de métiers manuels pour répondre au besoin national… opportunité pour la mise en place de programmes de formations pour répondre à la demande du marché… financement ?

o   Aujourd’hui, les universités développent des solutions d’outsourcing pour faire travailler professeurs et étudiants sur des projets financés par des entreprises étrangères. Cet apport financier permet de rémunérer professeurs, université et étudiant

o   La crise sanitaire a fait apparaitre la possibilité de cours à distance. Même s’il s’agit d’une solution à court terme, il est possible de recourir à des cours à distance pour faire face au départ d’enseignants à l’étranger.

o   Besoin de réfléchir à une solution pour que les entreprises françaises puissent recevoir des étudiants libanais dans le cadre de stages ou d’un système se rapprochant de l’alternance (à inventer) pour donner une activité et des revenus aux étudiants libanais. Des solutions d’outsourcing/alternance ont été mises en place en dehors du cadre légal et semblent fonctionner. Comment aller vers une solution encadrée ?

 

Rencontre avec des acteurs du secteur humanitaire

-          Echanges

AEC

o   La crise économique a fragilisé le financement d’AEC qui était, jusqu’à la crise économique dépendant des financements privés pour moins de 20% sur un budget de 16 M$. Aujourd’hui, la disparition des financements publiques a porté à 70 à 80% la dépendance économique vis-à-vis des donateurs privés pour un budget de 9M$.

o   Nécessité de développer des activités économiques profitables pour renforcer le financement avec une volonté de développement de l’export

  • Développement d’une filière de traitement des déchets hospitaliers, financée, pour l’instant par l’UE
  • Développement de produits commercialisés par AEC (produits alimentaires, céramiques, remise en état et revente de mobilier)

Question de la certification européenne des produits et de la diversification des produits à commercialiser

o   Développement du crowd funding pour sécuriser la situation des 600 volontaires.

o   Explosion du nombre de demandes (150 demandes de prise en charge médicale par jour à Beyrouth)

o   Aujourd’hui, AEC recherche des financements, des médicaments et du matériel pour maintenir ses activités

MEDAIR

o   Budget de 90M$ fondé sur des financements internationaux (7M$ pour le Liban)

o   Depuis 2012 au Liban auprès des réfugiés syriens.

o   Difficulté aujourd’hui pour se focaliser sur la population des réfugiés syriens quand 36% de la population libanaise est au-dessous du seuil d’extrême pauvreté.

Intervention pour l’ensemble de la population libanaise quelle que soit l’origine pour les domaines des

  • Abris et infrastructures (surtout pour les camps de réfugiés syriens)
  • Santé et santé mentale (pour toute la population dans les zones d’intervention de MEDAIR)
  • Mapping des camps de réfugiés et des ONG présentes

o   Développement de programmes d’éducation à la santé pour permettre la diffusion de bonnes pratiques et de soutien auprès des populations

o   Développement d’un système de bus de vaccination Covid dans les zones d’intervention

 

Rencontre avec des entreprises d’outsourcing

-          Echanges

o   RDCL existe 1986 afin d’aider les acteurs du secteur privé libanais afin de garantir un environnement économique favorable aux acteurs économiques privés.

o   Aujourd’hui, la relance de l’activité des acteurs économiques privés passe par l’export. Ce constat a conduit à la création d’une plateforme numérique de mise en relations.

o   OUTERPOND a été créé en 2021 afin de permettre aux acteurs libanais de pouvoir travailler pour des clients internationaux en maintenant des équipes et leurs entreprises au Liban.

Cette solution était également destinée à limiter le départ de salariés d’entreprises libanaises qui se mettaient à travailler en tant qu’indépendant grâce à des solutions de travail à distance.

Il s’agit d’une plateforme gratuite qui travaille vise à rapprocher les entreprises libanaises proposant leurs services dans des activités BtoB de potentiels clients internationaux en recherche de compétences techniques dans leur activité.

Outerpont travaille avec les associations professionnelles afin de garantir la qualité des entreprises libanaises qui proposent leurs services sur la plateforme. La plateforme est ouverte à toutes les activités et est aujourd’hui 100% gratuite.

Réflexion pour proposer des services payants comme

  • Assurance vendeur/acheteur
  • Rating,

o   Jobsforlebanon

Création en 2020 de jobsforlebanon, ONG reconnue aux USA qui a développé une plateforme numérique destinée à connecter des freelancers libanais avec des entreprises étrangères pour des prestations de service. 17000 demandes pour 1000 réalisations en 2020.

  • La plateforme est spécialisée dans l’informatique, le marketing et la communication/création web
  • Une équipe de jobsforlebanon contrôle la qualité des prestations réalisées et la satisfaction client
  • Développement d’une solution d’outsourcing
  • Jobsforlebanon bénéficie d’un réseau d’ambassadeurs qui promeuvent la solution à l’internationale. Voir Joseph en France.
  • Pour l’instant la plateforme est gratuite pour les demandes de prestation. En revanche solution payante si la plateforme sert à des recrutements.

Au final, quelques pistes que je retiens, bien que la situation libanaise soit compliquée (économie, politique), nous avons rencontré des personnes qui continuent à inventer, rechercher des solutions alternatives, innover pour permettre à l’enseignement et à l’économie libanaises de reprendre.

-          Sur le secteur humanitaire, nous avons vu que l’organisation de rencontre entre des acteurs de l’humanitaire permet des collaborations rapides pour le bénéfice des populations libanaises.

Continuons à réfléchir aux mises en relation possibles pour le secteur de l’humanitaire, de la formation,… sans s’éloigner de notre rôle qui reste d’être des chefs d’entreprise

-          Sur la relation entre entreprises libanaises et françaises, l’outsourcing semble être la solution la plus simple et adaptée afin de maintenir une activité au Liban pour des services rendus aux entreprises occidentales.

Nous pouvons communiquer dans nos réseaux sur les acteurs que nous avons rencontré (outerpond et jobsforlebanon) et voir comment aider ces deux réseaux dans la recherche de commandes d’entreprises françaises.

-          Concernant notre projet de création d’une offre d’accompagner de jeunes techniciens et ingénieurs libanais pour des missions dans des entreprises industrielles françaises

Retour écrit par Jean Charlois, membre EDC équipe Les Coteaux du Rhône en AuRA

 




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