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La Bible aide à découvrir le sens profond du bien commun

21 avril 2017 Repères chrétiens
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La compréhension du bien commun peut facilement rester horizontale et être vidée de sa substance. La Bible nous aide à en découvrir le sens profond.

Le bien commun est compris comme une voie royale tant dans l’Ancien que le Nouveau Testament. Pensons à l’institution de Moïse pour le bien de tous. Son action se concrétise par la torah, par la manne et les cailles dans le désert, par l’eau du rocher… Pensons à saint Paul préoccupé par les scandales qui pourraient entraîner au péché (1 Co 8) et à son souci des plus démunis (Ga 2,10).

Avoir la préoccupation du bien commun revient à travailler au bien et à la croissance d’autrui. Ultimement l’enjeu est le salut obtenu par le sacrifice du Christ. Reprenons brièvement la compréhension de ce qu’est le bien dans les saintes écritures.

A l’origine Dieu est le créateur du bien. Chacun des sept jours de la création est ponctué par un constat de bien : « et Dieu vit que cela était bon » (kî tôv).

Le bien est ensuite associé au respect de la loi de Moïse. Dans le livre de l’Exode, mais plus encore le Lévitique (Lv 19) l’observation de la Torah est le code de sainteté. L’inconduite des uns rejaillit sur les autres, ce qui va raviver et faire grandir le souci du bien commun et l’importance de la fidélité commune. Les murmures au désert, l’incrédulité sont autant d’empêchements à entrer en terre promise, alors que la loi avait été donnée pour qu’elle soit enseignée et mise en pratique.

Peu à peu les prophètes vont faire comprendre que la justice de Dieu se réalise à travers une rétribution individuelle et non pas collective. « Qu’avez-vous à répéter ce proverbe au pays d’Israël : Les pères ont mangé des raisins verts, et les dents des fils ont été agacées ? Par ma vie, oracle du Seigneur Dieu, vous n’aurez plus à répéter ce proverbe en Israël. Voici : toutes les vies sont à moi, aussi bien la vie du père que celle du fils, elles sont à moi. Celui qui a péché, c’est lui qui mourra » (Ez 18,2-4).

Les prophètes vont être des artisans puissants de perfection et de sainteté, en défendant le droit des faibles, la justice et le bien au sein d’Israël. Ils sauront progressivement relativiser l’importance des sacrifices rituels[1] et insisteront davantage sur la justice et la miséricorde. Surtout ils enseigneront une loi de miséricorde qui surpasse la justice des hommes.

Dans l’Évangile, la miséricorde du Père devient le principe de bien. Il se suffit et s’impose comme fondement : « Soyez miséricordieux comme votre père est miséricordieux » (Lc 6,36).

L’enrichissement progressif et l’accomplissement de ce qu’est le bien dans les écritures souligne le caractère transcendant du bien commun. Les textes renforcent peu à peu son orientation vers la perfection, sa dynamique et son caractère global[2]. Quel appel pourrait être plus fort que celui qui nous demande d’être miséricordieux comme Dieu ? Quelle dynamique pourrait être plus forte que celle de l’histoire du salut ? Quelle générosité pourrait être plus globale que l’appel adressé à tous à contribuer à l’œuvre de Dieu[3] ?

Le bien commun donne le sens et l’exigence de toute la vie sociale. Ne peut-on pas dire aussi, toujours dans une perspective biblique et fondamentale, qu’il est un chemin de bonheur et de salut ?

[1] « Que m’importe l’encens importé de Sheba, le roseau odorant qui vient d’un lointain pays ? Vos holocaustes ne me plaisent pas, vos sacrifices ne m’agréent pas. » (Jr 6, 20)

[2] Ces caractéristiques se retrouvent bien dans la définition de Vatican II : « l’ensemble des conditions qui permettent tant aux membres qu’au groupe d’atteindre plus aisément et plus rapidement leur perfection »  (Gaudium et spes, n. 26).

[3] Tous peuvent et doivent y contribuer sans qu’il y ait nécessairement de hiérarchie entre les personnes. Moïse a échoué à faire entrer le peuple élu en terre promise, c’est seulement la génération suivante du peuple qui y entra sous la conduite de Josué. Tout le peuple en est l’artisan et le bénéficiaire, c’est à dire l’ekklesia selon la dénomination des Actes des Apôtres (Ac 9,31).

Extrait du Cahier des EDC Bien commun et entreprise



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