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01 mars 2017

« Il faut que la structure s’efface pour laisser les collaborateurs s’épanouir. »

 L’entreprise familiale, GT Location, s’étend sur plusieurs hectares en bordure de la Garonne à Bassens. Une flotte de semi-remorques est sagement alignée près du garage et attend son heure pour la révision des moteurs. Michel Sarrat, 60 ans, dirige cette entreprise héritée de son grand-père. Il y est entré à 23 ans alors qu’il venait de terminer son école de commerce et son service militaire. D’ici quelques années, il espère transmettre les clés de ce groupe à son fils Matthieu. Une jolie icône trône derrière son bureau. Rencontre avec ce pilier des EDC qui témoigne des profonds changements mis en place dans son entreprise pour remettre les hommes au cœur de l’entreprise.

 
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Des fragilités révélées, la parole à libérer

Tour à tour, l’entreprise doit faire face au décès d’un directeur technique, au cancer d’Éric Sarrat, le frère de Michel, copropriétaire du groupe, à l’AVC du directeur financier, au dépôt de bilan d’une importante filiale et à un plan de 40 licenciements à la suite d’impayés d’un client stratégique. Au sortir de cette tempête, la direction prend le temps de réfléchir et se pose la question des fragilités mises en évidence par ces crises successives. Il a fallu un peu de temps pour accueillir et accepter certaines réalités. « Nous constatons que notre organisation est bien trop hiérarchisée et qu’elle laisse peu de place à l’initiative sur le terrain. Nous sommes alors bien décidés à sortir d’un management réglé sur l’obéissance et la peur pour insuffler une nouvelle dynamique fondée sur la confiance », analyse Michel Sarrat. L’entreprise prend le temps de la réflexion : des réunions sont organisées tous les samedis matin avec pour objectif de « libérer la parole ».

 
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La participation est libre mais la foule se presse : tout le monde a son mot à dire. La synthèse des travaux fait l’objet d’un séminaire au Futuroscope qui grave dans le marbre une nouvelle culture d’entre- prise fondée sur la subsidiarité : « Il faut que la structure s’efface pour laisser les collaborateurs s’épanouir », explique Michel Sarrat. Il s’agit d’aller beaucoup plus loin que l’actionnariat salarié mis en place en 1988. « Nous partons du principe que chaque collaborateur, et en particulier nos conducteurs, doit retrouver toute sa place au cœur de l’entreprise », avance Michel Sarrat. « Le conducteur à qui nous confions des véhicules d’une valeur de 200 000 euros, point de contact privilégié de nos clients, n’est pas qu’une force de travail, mais surtout une intelligence et une sensibilité », insiste-t-il.

Ce changement de paradigme va s’illustrer très concrètement dans la marche quotidienne de l’entreprise. (…)

François Vierville


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