Sophie Cozon : « Je puise en Dieu une espérance malgré une conjoncture économique difficile »
Sophie Cozon, présidente des Entrepreneurs et Dirigeants Chrétiens du Languedoc-Roussillon et fondatrice de MiLA Création.
1/ En quoi votre foi transforme-t-elle votre action de dirigeante ?
J’ai créé mon entreprise il y a 18 ans et, même si je croyais en Dieu à cette époque, je ne lui donnais pas la même place qu’aujourd’hui dans mon activité professionnelle. Maintenant je confie mon entreprise au Seigneur, ce que je n’osais faire auparavant. Je lui demande dans la prière de m’éclairer sur les décisions à prendre. Je lui demande de me donner de la force lorsque les difficultés sont là, de persévérer et de ne pas me décourager. Il est présent avec moi. En cela, je puise en Dieu une espérance : malgré une conjoncture économique difficile, l’essentiel de mon travail est ailleurs. C’est-à-dire pas uniquement dans le business. Il est dans la relation vraie que j’ai avec mes collaborateurs, fournisseurs et clients. Une relation de respect, de confiance, de solidarité. C’est dans ces relations sincères où chacun est libre, où il n’y a pas de pression sur l’autre, que se construit un monde meilleur. Peut-être que la petite taille de mon entreprise permet cela plus facilement.
2/ Est-ce plus difficile d’être chef d’entreprise quand on est une femme ? Avez-vous quelques exemples concrets ?
Je ne le ressens pas. Mon métier créatif et artistique est très féminin : mes clients sont tous des femmes. Pour la production, artisans et fournisseurs sont à parité des hommes et des femmes et cela se passe très bien.
3/ Quelle est, selon vous, la valeur ajoutée des femmes dans l’entreprise ?
Clairement les femmes ont ce sens de la relation. Elles aiment échanger, créer un lien plus personnel. Cette attitude a un impact précieux dans l’entreprise : elle met du liant dans les relations professionnelles. C’est une richesse de travailler homme/femme ensemble. Nous ne sommes pas faits de la même manière et nous ressentons, percevons les choses de manière différente. Le partage de nos points de vue nous amène à une décision finale plus équilibrée, plus ajustée me semble-t-il.
4/ Quels conseils donneriez-vous à une femme qui souhaite entreprendre ?
Je lui dirais de s’assurer d’être soutenue par ses proches. De bien s’entourer, avec une attention particulière dans le choix de ses collaborateurs. Ne pas se précipiter. Se faire accompagner par des professionnels aux moments clefs de décisions importantes. On ne construit pas seule. Ne pas se sous-estimer et avoir confiance en son projet : on peut déplacer des montagnes lorsque l’on est animé par l’enthousiasme et le sens de ce que l’on fait. Bien sûr, elle croisera de temps en temps comme moi des réflexions empreintes de machisme, ne pas se laisser déstabiliser, comprendre de qui elles viennent, continuer son chemin et prendre sa place dans le monde professionnel.
5/ Que souhaitez-vous en 2023 aux femmes dirigeantes ?
Qu’elles soient plus nombreuses à venir enrichir le monde de l’entrepreneuriat. Qu’elles restent elles-même en tant que femmes, sans chercher à coller au modèle masculin majoritaire. Qu’elles témoignent auprès des jeunes de leur joie d’entreprendre, pour que les petites filles en les écoutant se disent : « moi aussi je veux créer mon entreprise ! ».
Aucun commentaire
Vous devez être connecté pour laisser un commentaire. Connectez-vous.