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Rôle social de l'entreprise : le témoignage d'un dirigeante brésilienne
Plus grande économie de l’Amérique latine, le Brésil est aussi un pays où la pauvreté est très présente. Le rôle social de l’entreprise y est un enjeu majeur pour les dirigeants chrétiens. A l’image de Maria-Virginia Cavalieri, membre de l’Association depuis 2004, et actionnaire d’une entreprise familiale.
Dans ce vaste pays d’Amérique du Sud où les différences sociales restent très marquées et où les violences se sont encore aggravées ces dernières années, la pauvreté est un défi majeur pour les dirigeants chrétiens de l’Association des dirigeants chrétiens d’entreprise du Brésil (ADCE). « Mon père, Newton Cavalieri, est cofondateur de l’Association. Cet engagement est partagé par les membres de notre famille qui voulaient agir en faveur de la dignité de la personne », explique Maria-Virginia, surnommée « Gigi », qui a présidé l’Association de Sao Paulo pendant plusieurs années.
Faire preuve d’humilité sociale
En 2013, à l’occasion des Journées mondiales de la jeunesse de Rio de Janeiro, le pape François avait encouragé la classe dirigeante du Brésil à faire preuve de l’« humilité sociale » nécessaire au dialogue.
Pour la famille de Gigi, qui a fondé le groupe de construction Asamar il y a quatre-vingt-cinq ans, parler avec les salariés a toujours été important. « Au Brésil, il y a peu de dialogue entre les classes sociales mais, dans notre entreprise, nous échangeons beaucoup avec nos salariés. Bien souvent, c’est en allant discuter spontanément avec eux qu’on comprend mieux leurs problèmes personnels et professionnels. Ils sont les plus à même de se rendre compte de ce qui peut permettre d’améliorer l’entreprise. Cette façon de faire, je la connais de mes parents et de mon grand-père qui discutaient avec les personnels de leur maison comme avec ceux de leur entreprise. »
La société Asamar, dont Maria-Virginia est actionnaire, compte 3 000 collaborateurs et génère 20 000 emplois indirects. « Comme actionnaire, on doit “faire la différence”. Notre responsabilité c’est : où choisir de mettre l’argent? Dieu nous a donné tout ce que nous avons. Rien n’est nôtre. Or, dans le secteur du bâtiment, on a affaire à beaucoup de personnes de conditions sociales particulièrement humbles. » Lorsque l’entreprise réalise des bénéfices, une partie d’entre eux est redistribuée aux salariés. « Mais la reconnaissance ne passe pas toujours par le partage des bénéfices, surtout quand il n’y en a pas… Chaque année, il y a une fête de Noël, et il est proposé aux employés d’assister à la messe. On leur fait un cadeau, en signe de reconnaissance pour leur travail. Pour nous, c’est un moyen supplémentaire de manifester la dignité humaine. » Dialoguer, partager, autant de pistes pour agir dans l’entreprise en faveur de la dignité de la personne, un défi que les dirigeants brésiliens de l’ADCE ont choisi de relever.
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