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Références scientifiques de l'itinéraire "Entreprendre pour la maison commune"

02 septembre 2024 Actu nationale
Publié par Maxime PAWLAK
Vue 92 fois

Voici les « références scientifiques » de l'épisode 1. Elles incluent un lien vers la source de chaque élément partagé dans les films.

 

Les sources citées en lien sont issues pour la plupart du travail très sérieux réalisé par les équipes de TheWeek. Elles sont souvent en anglais, mais n’ont pas été changées pour respecter les références faites dans les films. 

Attention, tout cela peut être intimidant. S'il vous plaît, ne vous sentez jamais obligé de tout savoir avant d'agir. L'urgence climatique et environnementale est un problème tellement global, couvrant tout, de la physique et de la biologie à l'ingénierie, à la psychologie et à la politique, que même les experts ne connaissent vraiment que certaines choses et pas d'autres.
Montrer la voie à travers nos paroles et nos actions est bien plus important que d'avoir d'énormes quantités de connaissances techniques.

INTRODUCTION

Livre  Le Christ Vert 
Le Christ Vert, d'Etienne Grenet, éditions ARTEGE/ Le SENEVE, paru en nov. 2021
Site web https:/www.lechristvert.fr/

 

EFFONDREMENT DE LA BIODIVERSITÉ

Un tiers des oiseaux ont disparu des USA en moins de 30 ans
Cet article publié dans Science  (en septembre 2019) relate le déclin fulgurant des populations d'oiseaux aux États-Unis. Trois milliards d'oiseaux ont disparu depuis 1970. Pour certaines espèces, la perte est immense. Les moineaux de l'ancien monde sont en baisse de 80 % et les alouettes de 67 %. Voici une version en langage simple de l'étude dans L'Atlantique (septembre 2019)

 

75 % des insectes ont disparu en 27 ans dans l'étude la plus détaillée à ce jour
Dans l'une des études  les plus détaillées, des scientifiques allemands ont utilisé un protocole pour piéger et mesurer les insectes dans 63 zones naturelles protégées sur plusieurs décennies. En octobre 2017, ils ont publié une étude dans la revue PLOS qui a montré que le poids total des insectes volants avait diminué de 75 % en 27 ans (en dehors des zones naturelles protégées, ce pourcentage est susceptible d'être encore plus élevé). De même, une étude, parue dans la revue Ecology et Evolution, a démontré une réduction de 80 % du nombre d’insectes sur 10 ans dans la campagne au Danemark (mai 2019)

Si vous avez remarqué moins d'éclaboussures d'insectes sur le pare-brise de votre voiture,  vous avez trouvé des preuves du déclin massif des populations d'insectes. Ce n'est pas dû à la conception de voitures modernes - les chercheurs ont inclus des voitures anciennes jusqu'à 70 ans pour voir si leur forme plus carrée signifiait qu'elles tuaient plus d'insectes, mais ce n'était pas le cas (étude anglaise de 2019)

90 % de la biomasse (poids) de tous les grands poissons prédateurs a disparu
En 2003, une étude dans la revue Nature a estimé que 90% de la biomasse (poids) de tous les grands poissons prédateurs avaient disparu par rapport à son niveau préindustriel, sur la base de 10 ans de travail pour assembler des ensembles de données représentant toutes les principales pêcheries du monde. 

 

Réduction ou destruction des forêts, zones humides, mangroves, coraux terres arables
La destruction massive des forêts tropicales dans le monde est une réalité, en hausse. Chaque année, l'humanité détruit des forêts sur une région de la taille de l'Italie, selon les données (2018) de l’association Global Forest Watch

Les zones humides sont riches en biodiversité et offrent des services essentiels tels que le filtrage de l'eau, la protection contre les inondations et les sécheresses, et la séquestration du carbone, comme l'explique cette courte vidéo. Et pourtant, selon l'ONU (octobre 2018), les zones humides sont en train d'être détruites 3 fois plus vite que les forêts. Environ 35 % des zones humides du monde ont disparu entre 1970 et 2015, et le taux de perte s'accélère chaque année depuis 2000.

Les mangroves se réduisent à un taux de 1-2% par an en raison du changement climatique, de l'urbanisation, de la surexploitation du bois et du défrichage pour l'aquaculture (selon une étude parue dans la revue Nature en septembre 2018).

Les récifs coralliens du monde entier sont en train de disparaître, principalement en raison du réchauffement des eaux. En seulement 10 ans, entre 2009 et 2019, 14% des coraux du monde sont morts, et la moitié des coraux de la Grande Barrière de corail en Australie ont disparu depuis 1995 (selon le rapport 2022 du réseau Global Coral Reef Monitoring Network - un réseau de scientifiques, managers et organisations qui surveillent constamment le niveau des coraux dans le monde).

Nous perdons la couche arable agricole à un rythme alarmant en raison des pratiques agricoles conventionnelles: dans le Midwest des États-Unis, une étude de mars 2022 de l’université Massachussets Amherst  montrent que les champs agricoles ont perdu, en moyenne, deux millimètres de sol par an (2,5 cm tous les 12 ans) depuis 160 ans.

 

Poids des mammifères
Ces informations proviennent d'une vaste étude publiée en 2018 dans Actes de l'Académie nationale des sciences des États-Unis d'Amérique. Le poids estimé de l'ensemble des humains est de 60 mégatonnes de carbone (Mt C), le poids de l'ensemble du bétail de 100 mégatonnes, tandis que celui des mammifères sauvages n'est plus que de 7 mégatonnes et celui des oiseaux sauvages de 2 mégatonnes. Les auteurs estiment qu'en comparaison avec les époques préhumaines, seulement un septième du poids des mammifères terrestres sauvages subsiste.

 

Sixième extinction de masse
Depuis l'apparition de la vie sur terre, il y a eu 5 événements d'extinction de masse – définis par la perte d'au moins 75 % des espèces dans un laps de temps géologiquement court. L'événement actuel, appelé "extinction de l'Holocène", est largement considéré comme la 6e extinction de masse.

L'extinction massive actuelle est entièrement due à l'activité humaine, ce qui inclut la fragmentation des territoires, la déforestation, la destruction des habitats, la chasse, le braconnage, l'introduction d'espèces invasives, la pollution et le changement climatique. Les effets cumulatifs et la synergie entre ces facteurs peuvent avoir un impact environnemental encore plus important.

Il est difficile de modéliser exactement comment cela se déroulera et ce que cela signifie pour nous, les humains. Cependant, le Rapport d'évaluation mondial sur la biodiversité et les services écosystémiques, publié en 2019 par la plateforme intergouvernementale scientifique et politique des Nations Unies sur la biodiversité et les services écosystémiques, suggère que l'existence humaine organisée est menacée par la destruction de plus en plus rapide des systèmes qui soutiennent la vie sur Terre.

 

Les composants d’un écosystème sur Terre sont interdépendants et fonctionnent comme le jeu JENGA (effet Kerplunk)
Les écosystèmes sont des systèmes complexes et les scientifiques ont commencé à peine récemment à étudier comment et pourquoi ils peuvent s'effondrer lorsque plusieurs facteurs entrent en jeu, tels que la surexploitation, la pollution et le changement climatique

Chaque métaphore est une simplification, mais on peut illustrer le fonctionnement d’un  écosystème avec le jeu Jenga. Aux USA, on parle plutôt du jeu Kerplunk (assez similaire), et de l'effet Kerplunk dans l'effondrement des écosystèmes. Jusqu'à un certain point, la nature réagit aux changements par une adaptation progressive, mais peuvent aussi passer à des changements soudains et très brutaux. Mais le terme "Kerplunk" souligne un aspect clé du comportement des écosystèmes sous stress. Jusqu'à un certain point, la nature réagit aux changements par une adaptation progressive. Cependant, comme le montre cet article publié dans la revue Nature (dès 2001), les lacs, les récifs coralliens, les océans, les forêts et les terres arides peuvent passer d'un changement progressif à des changements soudains catastrophiques. Une perte préalable de résilience ouvre généralement la voie à ces basculements soudains.

L'effondrement des écosystèmes peut céder la place à de nouveaux systèmes surprenants où certaines espèces comblent le vide. Les épidémies massives de populations de méduses Nomura (de la taille d’un réfrigérateur), en particulier après la surpêche, mais probablement également causées par le réchauffement des eaux et la pollution, sont un exemple bien documenté d'effondrement des écosystèmes (étude de la revue Yale School of Environnment en 2011)

POLLUTION

La pollution de l'air est un facteur de risque majeur pour notre santé
Le nombre de décès dus à la pollution de l'air s'élèverait à plus de 8 millions de personnes en 2018, soit trois fois le nombre combiné de personnes tuées par le VIH/SIDA, la tuberculose et le paludisme dans le monde, selon une étude réalisée par la "Harvard School and Applied Sciences", dans la revue Environmental Research en février 2021.

 

417 000 morts prématurées en Europe liées à la pollution en 2020
L'Agence européenne pour l'environnement a estimé fin 2020 que 417 000 personnes seraient décédées prématurément en Europe en 2020 en raison de la pollution de l'air, qui était pourtant une année relativement bonne du point de vue de la pollution en raison des mesures de confinement liées à la COVID-19.

 

Le plastique se décompose en microplastiques, que l'on trouve partout, notamment dans les océans, dans l’eau, la bière, le sel et même l’air que nous respirons
Le programme des Nations Unies pour l’environnement a détaillé de manière précise dans un rapport de 2023 la transformation du plastique en microplastiques,  les différentes matières les plus nocives (notamment les filtres de cigarette, et le polyester, acrylique et nylon contenus dans le textile), ainsi que des pistes de solution.

Les microplastiques se retrouvent dans la pluie dans le monde entier, à la fois dans les endroits où nous vivons et dans des régions sauvages reculées. Des chercheurs ont découvert que des particules de plastique équivalentes à 300 millions de bouteilles d'eau en plastique pleuvent chaque année sur le Grand Canyon, Joshua Tree et d'autres parcs nationaux des Etats-Unis. Des microplastiques ont été trouvés en quantités alarmantes depuis la baie de San Francisco aux eaux souterraines américaines aux lacs du Royaume-Uni. Des échantillons d'eau du robinet provenant du monde entier se sont révélés être contaminés par des microplastiques, selon une étude de la World health Association de 2019. Des microplastiques ont également été trouvés dans la bière et le sel (étude parue dans PLOS en avril 2018).

Très probablement, les microplastiques sont dans l'air que nous respirons en ce moment, ( selon une étude  parue dans la revue Science  en Juin 2020, qui montre que le vent et la pluie transporte des microplastiques dans toutes les régions des USA)

Nous ingurgitons 4 cartes de crédit en plastique par mois
Une étude de l'Université de Newcastle en Australie, parue en juin 2019, combinant plus de 50 études universitaires, estime que nous consommons 2000 minuscules morceaux de plastique chaque semaine, soit environ 21 grammes par mois, soit le poids de 4 cartes de crédit.


La production de plastique pourrait être multipliée par 4 d'ici 2050
Dès 2016, les conclusions du forum économique de Davos pariait sur une multiplication par quatre de la production mondiale de plastique d’ici 2050.

 

Il existe une « gyre », une immense étendue de plastique dans le Pacifique, appelée « 6e continent de plastique »
L’expression « Sixième continent de plastiques » ou  « soupe de plastiques » désigne une zone d'accumulation de déchets flottants dans la mer ou l’océan. La première a été découverte dans l’océan Pacifique en 1997 par l'océanographe américain Charles Moore et est aujourd’hui connue sous le nom de « grande zone de déchets du Pacifique » (Great Pacific Garbage Patch). Si sa taille exacte est encore discutée (d’une à six fois la superficie de la France !), elle fait partie des plus vastes zones d’accumulation de déchets flottants du monde.

 

Produits chimiques, pesticides, métaux lourds et pollution pharmaceutique
L’évaluation mondiale de l’Ipbes (plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques) publiée en 2019 identifie la pollution comme le 4e facteur de pression le plus important sur la biodiversité. Voici le lien vers une fiche de résumé imagée publiée par la fondation pour la recherche sur la biodiversité

 

Il se passe quelque chose d’alarmant entre nos jambes !
La pollution affecte des personnes dans le monde entier. Les quatre premiers paragraphes de cet article du New York Times de février 2021 donnent un aperçu choquant de la situation, ainsi que des liens vers les sources correspondantes:

"Il se passe quelque chose d'alarmant entre nos jambes.
Le taux de spermatozoïdes baisse; les bébés garçons développent d'avantage d'anomalies génitales; davantage de filles connaissent une puberté précoce; et les femmes adultes semblent souffrir d'une baisse de la qualité de leur ovules et de davantage de fausses couches.

RÉCHAUFFEMENT

Le rôle de l’atmosphère
Voici une vidéo explicative intéressante (en anglais) de 10 min sur la composition et le rôle vital de l'atmosphère terrestre.

 

Brûler des combustibles fossiles réchauffe la planète
Les scientifiques sont au courant l'effet de serre depuis les années 1800 et ont mis en garde contre les effets de la combustion de combustibles fossiles depuis le milieu du XXe siècle, comme le montre cette chronologie interactive retraçant notre compréhension des risques climatiques, élaborée par l'University Corporation for Atmospheric Research. Certains des premières et des plus forte mises en garde venaient des scientifiques internes des grandes sociétés pétrolières, d'Exxon à Shell (ils étaient également au courant, dès le début, des graves risques pour la santé liés à la pollution de l'air).

Pratiquement tous les climatologues qui ne sont pas rémunérés par les industries des combustibles fossiles s'accordent à dire que l'activité humaine, et en particulier la combustion du pétrole, du gaz et du charbon, est responsable du changement climatique (ce site web de la NASA résume les principales organisations scientifiques qui sont parvenues à cette conclusion).

Il existe un fossé tragique entre le consensus écrasant des scientifiques sur la cause du changement climatique et la perception dans certaines parties de la population selon laquelle cela fait toujours l'objet d'un débat. Cet fossé tragique a été intentionnellement créé par une énorme campagne de désinformation financée par de grandes entreprises de combustibles fossiles qui est maintenant extrêmement bien documentée. Le documentaire Les marchands de doute, basé sur une livre du même titre, expose comment les mêmes tactiques utilisées pour le tabac, ont été employées pour obscurcir la vérité sur le changement climatique. Cet épisode de podcast avec l'un des principaux enquêteurs sur les tactiques de désinformation climatique est également une introduction vivante et déprimante au sujet. Ce que l'on sait moins, c'est qu'aux États-Unis, l'industrie de la viande et des produits laitiers, ainsi que compagnies ferroviaires de marchandises, ont également, en secret, dépensé des millions pendant des décennies pour nier la science climatique et bloquer les politiques climatiques.

La climatologue Katharine Hayhoe a rédigé un résumé accrocheur sur Twitter des 6 étapes du déni climatique: "Ce n'est pas réel. Ce n'est pas nous. C'est pas si grave. C'est trop cher à réparer. Ah, voici une excellente solution (qui ne fait en réalité rien). Et - oh non ! Maintenant, il est trop tard. Vous auriez vraiment dû nous prévenir plus tôt.

Le monde s'est déjà réchauffé de 1,5° C entre février 2023 et Janvier 2024, par rapport à la moyenne de 1850-1900
Selon l’observatoire européen Copernicus (programme européen d’observation de la Terre), sur la période allant de février 2023 a janvier 2024, le réchauffement de la planète a dépassé 1,5° C pour la première fois durant 12 mois consécutifs (voir l’article paru dans le Figaro en février 2024), par rapport à la période 1850-1900. Cela ne signifie pas que nous avons franchi la barre des 1,5° C fixée à Paris» en 2015 pour tenter d'enrayer le réchauffement climatique et ses conséquences, car pour cela, il faudrait que cette limite soit dépassée de façon stable sur plusieurs décennies. Néanmoins, il s'agit d'un nouveau rappel des profonds changements que nous avons déjà apportés à notre climat mondial et auxquels nous devons maintenant nous adapter.

 

Vagues de chaleur sans précédents en Inde entre mai et juillet 2024
Comme le souligne ces article parus dans Le Figaro ou Le Monde en juillet 2024, des vagues de chaleur se sont succédés entre mai et juillet à travers le nord du sous-continent indien, provoquant des centaines de morts, en particulier dans les grandes villes. Les températures n’ont cessé de L les 45 °C, allant même jusqu’à un record de 52,9 °C.

 

Le nombre de jour de vagues de chaleur ont été multipliées par neuf en France
D’après les études de Météo France, les vagues de chaleur recensées depuis 1947 à l’échelle nationale ont été sensiblement plus nombreuses au cours des dernières décennies.

  • Il y a eu 4 fois plus de vagues de chaleur ces 38 dernières années que les 38 précédentes. Le nombre de jours de vagues de chaleur a été multiplié par 9 ;
  • Depuis 2010, on dénombre 22 vagues de chaleur (seules les années 2014 et 2021 n’en ont pas subi), plus que sur toute la période 1947-2000

 

Les évènements météorologiques extrêmes deviennent de plus en plus fréquents
Voici le lien d’un article de l’organisation Oxfam France sur l’aggravation et la répétition de phénomènes climatiques extrêmes, qui mentionne les conclusions du GIEC 2021, démontrant l’impact direct entre augmentation de la fréquence d’événements météorologiques et activité humaine.

 

L’Europe connaît des sécheresses sans précédent
L’ONU a publié en novembre 2023 le rapport « Aperçu mondial de la Sècheresse », pensée comme un signal d’alarme sur les conditions extrêmes actuelles de sécheresse dans le monde.  Un article résume notamment quelques chiffres clés, comme le fait que l’Europe n’avait pas connu depuis 500 ans de sécheresse aussi forte que celle de 2022.

 

Le transfert fluvial sur le Rhin est menacé par le réchauffement climatique
Article paru dans la revue Geo  (Aout 2023) :Le 21 juillet 2023, le niveau du Rhin a été mesuré à 1,6 mètre selon le Chartered Institute of Procurement&Supply ; un chiffre qui est bien en dessous des 2,1 mètres marquant le statut "faible profondeur" du fleuve.

 

Certaines communes françaises sont obligées de s’approvisionner par eau potable suite aux pénuries d’eau
Ces dernières années, de nombreuses collectivités ont été ponctuellement touchées par des ruptures d’approvisionnement. Les entreprises de l’eau ont mobilisé des moyens humains et par endroits l’eau potable est arrivée en camions citernes, et près d’un million de bouteilles d’eau ont été distribuées en 2020. (sur le site du centre d’information de l’eau)

 

De plus en plus de forêts brûlées en Europe
Les données sont issues de la base de données statistiques du Système européen d'information sur les feux de forêt (EFFIS) . En 2018,  117 356 ha ont été brûlés à cause d’incendies en Europe. En 2023, après 5 ans de hausse constante, 504 000 ha ont été brûlés.

 

Baisse des rendements agricoles au Malawi
Le Malawi confronté à des sécheresses et des inondations de plus en plus fréquentes, ce qui a de graves conséquences sur la capacité de ce petit pays d'Afrique à se nourrir de manière fiable.

Le Malawi n'a pratiquement pas contribué au changement climatique, mais il est durement touché
Ce n'est qu'un exemple de l'injustice climatique: les pays déjà les plus touchés par le changement climatique sont pour la plupart parmi les plus pauvres du monde. Ils n'ont pratiquement pas contribué aux émissions de gaz à effet de serre alors que les pays riches ont émis la majeure partie dans l'atmosphère
L'ensemble du continent africain a contribué à moins de 3% de l'ensemble des émissions de CO2, contre 61% pour l'Amérique du Nord et l'Europe.

Syrie
Les forces armées des États-Unis considèrent le changement climatique comme un multiplicateur de menaces. Dans des situations tendues, les effets du changement climatique tels que la pénurie alimentaire, la pénurie d'eau, les migrations... peuvent exacerber les tensions existantes, pousser une situation tendue à son paroxysme ou aggraver les conflits existants. Les scientifiques estiment qu'une grave sécheresse de 5 ans liée au changement climatique a contribué à la guerre civile brutale en Syrie. (cet article du National Geographic offre une perspective intéressante et accessible sur ces études scientifiques).

"Le dérèglement climatique a été un amplificateur et un multiplicateur de la crise politique qui se développait en Syrie", selon Staffan de Mistura, ancien envoyé spécial des Nations Unies pour la Syrie entre 2014 et 2018.

En conséquence de la guerre civile, 6,6 millions de personnes ont cherché refuge en dehors des frontières syriennes (dont 1 million ont trouvé refuge en Europe), en plus des 6,7 millions de réfugiés internes.
Il convient de noter que des phénomènes complexes tels que les guerres civiles sont le résultat de multiples facteurs et il est extrêmement difficile de déterminer le poids exact de ces divers facteurs. Le degré auquel le changement climatique a contribué à la guerre civile en Syrie fait l'objet de débats au sein de la communauté scientifique. Voici une lien vers un article scientifique qui ne soutient pas la thèse du « multiplicateur de menaces ».


LES MENACES : CRISES MIGRATOIRES

 

En 2024, 10% des communes française observent des difficultés à trouver des compagnies pour assurer les collectivités locales
Cet article paru dans Ouest-France (février 2024) illustre les difficultés de certains maires à assurer leurs communes. Vous pouvez aussi consulter le rapport du Sénat du 27 mars 2024 sur le sujet. Exemple : La commune des Sables d’Olonne qui a décidé de s’auto assurer pour les « dommages aux biens et les risques annexes »

 

Températures extrêmes : la canicule 2003 a causé plus de 70.000 morts en Europe
Le rapport du ministère français de la Santé a évalué a 11475 morts l’impact de la canicule 2003 en France, et est évalué à 70.000 en Europe selon le dossier du Figaro, sorti en 2023.

 

Les températures de l’été 2003 seront des moyennes aux alentours des années 2040.
Météo France a publié sur le site DRIAS, des prévisions de températures en France pour 2050 et 2100, et prévoit notamment des canicules quasi permanentes en été.
L’ADEME a aussi développé un site pour anticiper l’adaptation au dérèglement climatique.

 

Des zones chaudes à peine habitables
Une étude publiée dans la revue Proceedings de l'Académie nationale des sciences des États-Unis projette les zones du globe qui atteindront une température annuelle moyenne (MAT) de 29 °C ou plus en 2070. Ce sont les zones en rouge sur la carte dans les films. Les projections sont basées sur le scénario le plus pessimiste, sans effort sérieux de décarbonation au niveau mondial (RCP 8.5). Les engagements pris par les pays depuis les accords de Paris et la chute des coûts des énergies renouvelables nous placent dans un scénario moins pessimiste, mais les projections pour 2050 sont assez similaires quel que soit le scénario, car quelles que soient les mesures d'atténuation prises, leurs effets n'auront pas encore beaucoup changé la donne à ce moment-là.

 

Estimation des réfugiés climatiques en 2050
Les estimations du nombre de réfugiés climatiques à l'avenir varient considérablement, comme on peut s'y attendre pour un phénomène aussi difficile à prévoir et à modéliser. Elles vont de 200 millions à 1,2 milliard de personnes d'ici à 2050. Mais même la fourchette basse de ces projections est terrifiante. Pour mettre ces chiffres en perspective, comme nous l'avons mentionné précédemment: si vous vous souvenez de la crise des réfugiés provoquée par la terrible guerre civile en Syrie, elle a entrainé 6,7 millions de réfugiés internets et 6,6 millions de personnes cherchant refuge en dehors des frontières de la Syrie dont 1 million sont arrivées en Europe.

A la fin du siècle, en 2100, le nombre de réfugiés pourrait être encore plus élevé. Rien qu'en raison de la montée du niveau de la mer, le nombre de réfugiés pourrait atteindre 2 milliards, selon une étude réalisée à l'Université Cornell.

Entre 1000 et 5000 réfugiés meurent chaque année en tentant d'atteindre l'Europe
Le nombre de décès de migrants enregistrés en mer Méditerranée a varié de 1300 (en 2021) à 5100 (en 2016) au cours des dernières années. Le nombre réel est certainement plus élevé.

LES MENACES : FAMINES

Les 6 grandes régions céréalières
Selon cette étude du cabinet de conseil McKinsey & Company, quatre céréales (riz, blé, maïs et soja) représentent près de la moitié des calories quotidiennes de l'alimentation mondiale moyenne. Six greniers à céréales (d'ouest en est: 1.Midwest américain et prairies canadiennes / 2.Brésil et Argentine / 3.Nord-Ouest de l'Europe / 4.Ukraine et sud de la Russie / 5. Nord de l'Inde / 6. Est de la Chine) contribuent largement à leur production, allant de 58% pour le blé à 89% pour le soja, ce qui signifie que la plupart des pays dépendent de l'importation de céréales pour nourrir leur population.

Dans le Midwest, la chaleur extrême sera aggravée par des pénuries d'eau. Lorsque les premiers colons blancs l'ont découvert, une grande partie du Midwest était considérée comme inadaptée à la culture et aux communautés agricoles. Le grenier à céréales que nous connaissons n'a prospéré qu'après la mise au point de systèmes de pompage exploitant l'aquifère d'Ogalalla sous-jacent. Le National Geographic a publié un article long et très accessible sur le fait qu'à certains endroits, l'aquifère d'Ogalalla est déjà en train de s'assécher et pourrait être complètement épuisé d'ici 25 ans. Le titre évocateur de l'article: "Qu'arrivera-t-il au Midwest quand il n'y aura plus d'eau ?". Pour ne rien arranger, les États qui dépendent de l'aquifère d'Ogallala - le Kansas, l'Oklahoma, et le Nebraska - verront également les précipitations diminuer considérablement, en raison du réchauffement climatique.

 

Les bassins du fleuve Yang-Tsé à sec en 2022
Selon de nombreuses sources internationales, en juillet 2022, les régions environnant le fleuve, le plus long et le plus important de Chine, ont fait face à des vagues de chaleur record, provoquant de graves sécheresses, endommageant les cultures et privant d’eau la population

 

D'ici 2050, une année sur trois, nous connaîtrons de multiples défaillances du grenier à blé
D'ici 2050, cette étude de McKinsey estime à 34% la probabilité de défaillance de plusieurs greniers à céréales. En d'autres termes, tous les 3 ans, au moins deux des des 6 greniers à céréales de la planète feront défaut la même année, entraînant probablement la famine et des troubles sociaux, selon le rapport.

Ce risque de défaillance multiple des greniers a également été souligné par un rapport du GIEC des Nations Unies, préparé en 2019 par 100 experts de 52 pays, qui offre un aperçu complet de la manière dont le changement climatique menace l'approvisionnement alimentaire mondial. La lecture de ce rapport fait froid dans le dos. Cet article du New York Times offre un bon résumé du rapport

 

Risque de conflit majeur, notamment en Inde ou en Pakistan, qui risquent d’être assoiffés
La carte avec les zones rouges affichée à l'écran montre la projection pour 2070.

Selon l'article mentionné précédemment publié dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences des États-Unis, de grandes parties de l'Inde et du Pakistan verront leurs températures moyennes dépasser les 29°C, à la limite du niveau habitable pour l'homme.

 

LES POINTS DE BASCULEMENT

 

Les points de basculement
Cette vidéo de 13 minutes offre une bonne introduction au sujet des points de basculement climatiques. Si vous souhaitez approfondir, voici un article en langage clair sur les points de basculement, avec une discussion sur les 8 principaux auxquels nous sommes confrontés. Voici également un article un peu plus technique avec de nombreux liens vers les articles scientifiques correspondants.

La possibilité de points de basculement climatiques a été proposée pour la première fois par le scientifique Wallace Broecker en 1987. Le groupe d'experts du GIEC des Nations Unies a abordé pour la première fois ces points de basculements climatiques dans son troisième rapport d'évaluation en 2001. À cette époque, on considérait les points de basculement comme susceptibles de se déclencher uniquement lorsque le réchauffement climatique dépassait environ 5°C au-dessus des niveaux préindustriels.

Malheureusement, en 2015, une étude qui a éclairé le cinquième rapport d'évaluation du GIEC a révélé que 18 des 37 "changements régionaux brusques dans l'océan, la banquise, la couverture neigeuse, le pergélisol et la biosphère terrestre" se sont réellement produits en dessous de 2°C dans les simulations de réchauffement mondial.
Juste quelques années plus tard, les rapports spéciaux du GIEC publiés en 2018 et en 2019 suggéraient que la possibilité de franchir certains points de basculement pourrait se produire entre 1 et 2°C de réchauffement. Un article publié en 2021 a examiné les effets en cascade où un point de basculement accélère le suivant, comme des dominos, et a constaté que dans un tiers de

leurs simulations, cette cascade se déclenche en dessous de 2°C de réchauffement.

Une étude dans la revue Science a montré que nous sommes au bord, voire avons peut-être déjà déclenché 5 points de basculement à notre niveau actuel de réchauffement de 1,1°C (article en language clair ici). Des économistes ont chiffré les coûts économiques des points de basculement et le résultat est sombre. Cela signifie que le coût de «faire trop» pour décarboniser notre économie est négligeable par rapport au coût de «faire trop peu».

Dépérissement de l'Amazonie
Une étude publiée dans la revue Nature montre que l'Amazonie est déjà passée du statut de puits de carbone (c'est-à-dire capturant le CO2 de l'air par la photosynthèse et le stockant dans les arbres et le sous-sol) à une source d'émissions de carbone

Une étude de 2019 suggérant que l'Amazonie pourrait cesser de produire suffisamment de pluie pour se maintenir à partir de 2021 a suscité la controverse parmi les scientifiques, dont certains estiment que ce point de basculement pourrait survenir dans 15 ou 20 ans. Mieux, mais pas vraiment rassurant ! La perte de cet écosystème extraordinaire signifierait également la disparition de plantes, d'animaux, de médicaments, ainsi que des vies, des habitations et de la sagesse des cultures autochtones ancestrales qui pourraient bien détenir la clé d'un avenir plus durable. Comme le décrit magnifiquement cette vidéo de 16 minutes: La forêt tropicale détient les réponses à des questions que nous n'avons pas encore posées.

 

La Fonte du pergélisol ou permafrost
Cette vidéo animée de 13 minutes offre une bonne introduction à ce qu'est le pergélisol et aux conséquences de sa fonte. Ces courtes vidéos montrent des bulles de méthane libérées de la glace ainsi que des bulles de méthane souterraines qui font vaciller le sol

Selon ce rapport spécial du GIEC de 2019, le pergélisol, un sol gelé en permanence, emprisonne entre 1 460 et 1 600 gigatonnes de carbone, soit presque le double de la quantité déjà présente dans l'atmosphère, une grande partie de laquelle pourrait être libérée si le sol dégèle. Même si nous parvenons à limiter l'augmentation de la température globale moyenne à 2°C au-dessus des niveaux préindustriels - un objectif ambitieux que nous ne sommes actuellement pas destinés à atteindre - un quart du pergélisol fondra. Si les émissions de gaz à effet de serre et les températures augmentent davantage, près de 70 % de ce pergélisol de surface pourrait fondre.

De manière inquiétante, les scientifiques ont découvert des preuves que des dépôts de méthane gelés dans l'océan Arctique ont commencé à être libérés sur une grande zone au large de la côte est de la Sibérie.

Terre surchauffée

Le terme "Hothouse Earth / Terre surchauffée" a été introduit dans cet article publié dans les "Proceeding of the National Academy of Sciens" aux États-Unis

Nous pourrions observer une hausse de la température de 2°C d'ici 2050 déjà
Le 6e rapport d'évaluation du GIEC des Nations Unies de 2021 estime que dans un scénario intermédiaire (“SSP2-4.5”) – ni le meilleur ni le pire des cas – nous atteindrons une hausse de température moyenne de 2.0° C vers 2050 (voir le tableau SPM1 page 14, période 2041-2060).

 




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