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Que faire de l’argent reçu ?

03 octobre 2024 Actu nationale
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Le don vu par des patrons chrétiens 

Cession de l’entreprise : que faire de l’argent reçu ? C’est le thème proposé aux entrepreneurs et dirigeants chrétiens réunis par la fondation des EDC à la Banque Transatlantique, le 25 septembre dernier.  L’occasion de redéfinir la place et le rôle de l’argent et du don, rapportés dans l’Evangile, et de nourrir la réflexion à la lumière de la pensée sociale chrétienne.  Introduit par l’expérience de Pierre Guillet, découvrez le témoignage de Pierre Deschamps, investisseur et philanthrope, président des EDC de 2006 à 2010, interrogé par Henri Nijdam, Président délégué de la Fondation de 2011 à 2021.

« L’argent est un bon serviteur et un mauvais maître »

 

L’Evangile formule de nombreuses mises en garde vis-à-vis de l’argent : « vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’argent », et Saint Paul précise « la racine de tous les maux, c’est l’amour de l’argent ».

« L’objectif premier de l’entreprise n’est pas de produire des richesses mais de produire ses produits et services. La priorité c’est l’activité. Le profit n’est pas le but, mais la rentabilité est bien-sûr un indicateur de santé pour l’entreprise » nous explique Pierre Deschamps.

La rentabilité ouvre le champ des possibles. En effet, l’argent et la richesse sont fondamentaux pour garantir la pérennité, la sécurité des entreprises, de ses collaborateurs, de sa famille.

Les options qui se présentent à l’entrepreneur chrétien : 

 

A partir des mises en garde de l’Evangile, Pierre Deschamps souligne l’éclairage apporté par la pensée sociale chrétienne. « Elle est un « véritable manuel » qui aide à distinguer les options acceptables pour le dirigeant chrétien qui reçoit de l’argent :

Epargner ? Pour la sécurité.

Consommer ? De manière responsable pour sa famille et son pays.

Investir ? Pour le développement des petites entreprises, de l’innovation et de l’emploi.

Donner ? Pour des causes humanitaires, sociales et de santé.

« Seuls l’exil fiscal et l’avarice sont exclus par la pensée sociale chrétienne ».

 

La pensée sociale chrétienne apporte des clés pour discerner

 

« Un patron chrétien doit discerner sur la base d’un idéal de justice plus élevé que celui d’un simple humaniste », poursuit Pierre Deschamps. « C’est le sens de ce 2ème passage de l’Evangile « si votre justice ne surpasse par celle scribes et des pharisiens, vous n’entrerez pas dans le Royaume des cieux ». 

«  La pensée sociale chrétienne précise par exemple que le doit à la propriété privée est subordonné à la destination universelle des biens, à  l’option préférentielle pour les pauvres ».

« Paul VI et Benoît XVI ont précisé dans quelle mesure le principe de la destination universelle des biens prend en compte la justice tout comme la charité. La justice détermine ce qui est dû, là où la charité marque l’amour, le don de soi à l’autre. Justice et charité sont inséparables ».

« Les modèles d’économie de marché (rhénan et français notamment) intègrent cette dimension sociale ou creusent les inégalités quand les hommes les détournent. Dans « Caritas in veritate » Benoît XVI précise que « le marché n’est qu’un instrument » entre les mains de l’homme… »

Les différentes formes de dons proposées aux patrons chrétiens

 

Le don d’argent ou d’usufruit à des organisations associatives qui font progresser le bien commun et la place du Christ dans la société peut être favorisé fiscalement et de ce fait, plus généreux pour les associations. Les conseils en philanthropie de la Banque Transatlantique conçoivent des dispositifs à cet effet.

La fondation des EDC soutient chaque année plus de 20 projets qui favorisent la dignité de l’homme : par la formation des jeunes en vue de leur professionnalisation, par la création d’emplois pour les plus fragiles et par la formation des jeunes entrepreneurs du bien commun.

Odile LABORIE, Responsable Mécénat et Philanthropie des EDC

Au-delà des calculs et des bénéfices matériels et immatériels générés par nos dons, donner est aussi un appel à imiter le Christ qui a donné jusqu’à sa propre vie par amour du Père et des hommes.

En vidéo  :

Pierre Guilletprésident des EDC : « on a reçu plus pour dépenser plus, donner plus, et aussi pour investir ».  Pierre évoque le fait de faire rentrer les salariés au capital de son entreprise qui est une façon d’associer au projet et d’anticiper. Il rappelle que la pensée sociale chrétienne et notamment la destination universelle des biens nous éclairent.

 

Vincent Joulia, membre du directoire de la banque transatlantique (l’entité de gestion de fortune du groupe Crédit Mutuel Alliance Fédérale aux racines chrétiennes profondes) : La banque propose par exemple une activité de conseil en philanthropie, un fonds de dotation, un fonds d’investissement en obligation conforme à la doctrine sociale de l’Eglise.

 

Pierre Deschamps, président des EDC de 2006 à 2010 et Henri Nijdam, président délégué de la Fondation des EDC : Pierre témoigne de la cession de son entreprise de SSII et des choix qui se présentent aux entrepreneurs chrétiens. Henri s’est tourné vers le bénévolat, la philanthropie (don de temps et d’argent) après la cession de son entreprise audiovisuelle. Il évoque le dispositif de donation temporaire d’usufruit.

 

Et aussi >

Regards croisés du monde protestant sur l’argent dans le cadre de l’émission « variations éthiques » sur Présence protestante / France TV  (programme sur les grandes questions éthiques qui traversent la société (vidéo de 30 minutes )




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