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« Pratiquer la subsidiarité dans l’entreprise, c’est faire prévaloir les principes de confiance et d’espérance »

01 septembre 2016 Paroles de dirigeants
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Témoignage de Jean-Manuel WETTERWALD, dirigeant de WI-TRANSPORT : « Pratiquer la subsidiarité dans l’entreprise, c’est faire prévaloir les principes de confiance et d’espérance. »

La société Wi-Transport accompagne des personnes à mobilité réduite, en majorité des enfants, dans leurs déplacements scolaires, médicaux et de formation. Le métier existait déjà au moment de la création de la société mais il n’était pas vraiment structuré. Père d’une enfant polyhandicapée, le dirigeant a pour première ambition de donner du sens à sa vie professionnelle.

La société fait partie des entreprises de transport public de voyageurs mais Jean-Manuel Wetterwald la considère avant tout comme une société de service animée d’un esprit d’aide aux handicapés. Au démarrage, elle accepte toutes les missions dont d’autres transporteurs du même type ne veulent pas. Puis la société a développé un logiciel pour les conducteurs qui leur permet de gérer leurs missions et donne aux établissements accueillant les handicapés une visibilité sur leur transport : temps réel du parcours, de la prise en charge, du dépôt, situation de l’enfant dans le véhicule… De six personnes au départ, l’entreprise est passée à 170 personnes aujourd’hui (162 conducteurs ; 8 administratifs).

La subsidiarité, n’est-ce pas la création des conditions d’un travail épanouissant et enrichissant pour les salariés ?

Jean-Manuel Wetterwald : « Chez Wi-Transport, le premier objectif est le développement d’un savoir-faire : ils doivent être en mesure de prendre en compte la spécificité des personnes transportées. Les formations obligatoires, gestes et postures, connaissance du handicap… ont favorisé l’émergence d’un métier reconnu, même s’il n’est pas très connu ! J’accompagne d’ailleurs en permanence des salariés, connaissant toutes les sphères du métier : j’ai été le premier conducteur de l’entreprise, la première secrétaire… En parlant, en échangeant, en écoutant, je suis même guidé pour la prise de décisions. L’organisation de l’entreprise n’est jamais figée.

Le fonctionnement que nous avons développé fait de l’autonomie un mode de management mais également une compétence indispensable. Les conducteurs gèrent leurs missions en toute liberté, déclarent eux-mêmes leur temps de travail… Cette autonomie s’acquiert aussi grâce à l’expérience. Et elle est un moyen de fidéliser les salariés. Ils ne sont toutefois pas exemptés de rendre des comptes et les moyens de contrôle ont été mis en place, par la géolocalisation notamment.

Je suis animé par le sens donné à l’entreprise. J’ai toujours beaucoup communiqué avec mes collaborateurs, tous savent pourquoi nous faisons ce métier. Il faut aimer les personnes, les utilisateurs du service proposé par notre entreprise et les salariés. On évolue dans la matière humaine, avec une part de risque liée à l’environnement professionnel (dangers de la route, relations adultes-enfants).

Pratiquer la subsidiarité dans l’entreprise, c’est faire prévaloir les principes de confiance et d’espérance. La confiance en l’homme qu’on est, qui prend le risque d’entreprendre, et la confiance en l’homme qui nous fait face, qui peut lui s’épanouir et faire grandir l’entreprise. »

Message aux dirigeants chrétiens

« Un an après la création de la société, j’ai adhéré aux EDC et y ai trouvé un soutien énorme : mon équipe m’a aidé à souffler, à relativiser, à prendre du recul sur certains modes de fonctionnement et au final à m’épanouir. J’ai pu sortir d’un quotidien « au ras des pâquerettes » et approfondir ma foi, pour me rendre compte que mon engagement spirituel formait un tout avec mes responsabilités professionnelles. »

Quels textes bibliques vous inspirent dans l’exercice de vos responsabilités ?

« La Parabole des talents, qui me conforte dans mon esprit d’entrepreneur. J’y comprends que la prise de risque, le travail, notre capacité à faire mieux sont récompensés. Notre responsabilité est de faire fructifier nos trésors (terre, santé, capital, humanité) et de participer à contribuer au bien commun.

Être en mouvement, se remettre en cause, sortir de sa zone de confort sont des messages que je lis dans cette parabole. »




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