Presse et communication digitale
Peut-on parler du don en économie ? [Podcast RCF]
Il est inhabituel de parler du don en économie. C’est pourtant ce thème que vous avez souhaité aborder dans cette chronique alors qu’en euros constants la générosité des français s’infléchit. C’est du moins ce que suggère la dernière étude publiée par France Solidarité.
Y-a-t-il une place pour le don dans l’économie française ? D’une part, est-ce possible de donner autant que nécessaire alors que le taux de prélèvement obligatoire est le plus élevés du monde ? N’est-ce pas empiéter sur le rôle de l’état ? Mais, ceux qui souhaitent moins d’Etat sont-ils prêts à donner plus ?
Réfléchissons avec Caritas in Veritate. Dans cette encyclique, Benoit XVI y distinguait le marché, l’action de l’Etat et celle de la société civile.
Le marché est caractérisé par la concurrence et les relations contractuelles. Il est nécessaire pour créer de la richesse.
L’Etat assure une certaine redistribution nécessaire à la justice. Personne ne doit se retrouver démuni.
La société civile est le champ dans lequel le don gratuit trouve sa place. Dans les familles, entre les familles, les associations de toutes formes.
Dans le marché, on donne pour avoir. Dans l’action publique on donne par obligation. Dans la société civile, chacun donne gratuitement.
Observons que, quand le marché et l’État étendent ensemble leurs domaines d’influence, la qualité des relations entre les citoyens s’amoindrit. Le binôme exclusif marché-État corrode la socialité, alors que les relations de don au cœur du meilleur de la société civile génèrent du lien et de la solidarité. De l’humanité.
Alors, avez-vous des pistes pour développer le don. N’est-ce pas essentiellement un question d’éducation ?
C’est certain, le plus important se passe dans les familles. Le petit enfant donne spontanément. Au parents de développer cette disposition dès la petite enfance mais aussi l’adolescence. L’exemple que donnent les parents est aussi important. Le scoutisme est une école de la générosité.
Mais, cela n’est pas qu’une question d’éducation initiale. Plus tard, l’entreprise qui est au cœur du marché a également un pied dans la société civile .
Rappelons que les entreprises donnent environ 4 milliards chaque année soit 40% du volume total des dons. Au-delà de l’utilité sociale, c’est l’opportunité de développer une culture du don. Les équipes peuvent être associés aux choix des causes soutenues, certaines entreprises financent les associations dans lesquelles sont engagés leurs collaborateurs, nous avons aussi le mécénat de compétence. Les possibilités sont infinies.
Ce qu’il y a d’intéressant est que ces actions contribuent à transformer la culture de l’entreprise. La culture du don se diffuse aussi dans les équipes et contribue à développer la qualité des relations entre collaborateurs. Cela montre, une fois de plus que si l’entreprise a l’obligation de gagner de l’argent, elle est aussi une communauté qui peut contribuer au bien commun.
A écouter ici : https://www.rcf.fr/actualite/la-chronique-des-edc
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