Le métavers échappera-t-il aux travers des nouvelles techniques ? [Podcast RCF]
Voilà un sujet qui nous plonge dans le monde virtuel, monde dans lequel les prouesses technologiques actuelles et à venir semblent vouloir nous plonger. Ce monde-là a un nom, c’est le métavers ! Métavers est issu de la contraction de meta et univers. Le métavers est donc un méta-univers, ou encore un univers qui va au-delà de celui que nous connaissons. C’est en quelque sorte un monde virtuel structuré et ouvert…
Le métavers apparaît pour la première fois en 1992 dans un roman de Neal Stephenson
Le concept est édicté pour la première fois en 1992 dans un roman de science-fiction, Snow Crash de Neal Stephenson. Il décrit un espace persistant de réalité virtuelle dans lequel des « avatars » partagent l’expérience d’une sorte de gigantesque ville virtuelle, avec ses bâtiments, ses boutiques, ses espaces privés, ses moyens de transport, etc.
Un projet auquel le très célèbre Mark Zuckerberg croit…
Mark Zuckerberg a annoncé officiellement en octobre de l’année dernière que Facebook était rebaptisée « Meta », et qu’il dédierait une large part de son activité à l’élaboration d’un métavers, baptisé « Horizon Worlds ». Cette réorientation a tout de même coûté plus de 13 milliards de dollars à l’entreprise en quinze mois. Il a ainsi misé sur cette avancée extraordinaire ouvrira de nouveaux possibles et c’est heureux… Grâce à des casques à réalité augmentée nous aurons la possibilité de voyager partout dans des mondes virtuels coconstruits avec d’autres, d’évangéliser (pourquoi pas ?), de retrouver des amis ou des collaborateurs en « télétravail » augmenté, de créer des lieux d’apprentissage pour nous entrainer à des gestes mille fois répétés (on pense aux médecins), etc.
A écouter la chronique RCF de Pierre Collignon :
Quid des travers habituels de toute nouvelle technique ?
Aujourd’hui, nous n’en sommes qu’aux balbutiements de ce cette technologie mais il y a fort à parier qu’elle ne se développe et qu’elle propose des services utiles à chacun d’entre nous. Mais le métavers échappera-t-il aux travers habituels des nouvelles techniques ? Nous devons rester vigilant. À l’heure où le virtuel s’invite partout, quid de notre rapport avec la réalité ! si nous n’avons jamais été aussi connectés qu’aujourd’hui, nous n’avons aussi jamais autant été isolés derrière nos écrans…
Le métavers nous fait-il glisser vers le tout virtuel ?
Comme le rappelait dans un de ses éditoriaux Tugdual Derville, « le métavers fonctionnera par hybridation entre le réel et le virtuel. Flouter la frontière réel-virtuel est une intention assumée. Nous pourrons par exemple choisir d’accueillir des visiteurs dans une copie-conforme virtuelle de notre habitation réelle, ou en bâtir une partiellement ou absolument différente… En métavers, on ferait ses achats, on lierait des amitiés, on laisserait des traces, tout en interagissant avec l’existence physique… »
Le « paradigme technocratique » du pape François
Dans son encyclique « Laudato si » le pape François nous rappelait déjà les limites de ce qu’il appelle le « paradigme technocratique » : la technique, inévitablement, nous fait voir la réalité à travers son prisme ! Elle construit une vision du monde et impose peu à peu son système de valeur qui se réduit bien souvent à la seule efficacité. D’où la culture du « déchet » qui nous menace. Si on n’est pas efficace… on nous jette ! Mais il y a plus : la technique appelle la technique. Chaque innovation crée de nouvelles attentes et de nouvelles frustrations.
Le produit crée le désir, et le désir… entretient le marché !
Pour nous, entrepreneurs et dirigeants chrétiens qui connaissons le poids d’une innovation, ce doit être certainement une opportunité mais surtout une vigilance supplémentaire. « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme… »
Aucun commentaire
Vous devez être connecté pour laisser un commentaire. Connectez-vous.