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La foi chrétienne est-elle un fardeau pour un chef d’entreprise ? [Podcast RCF]

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Un ami chef d’entreprise me faisait part de sa surprise quand une de ses relations professionnelles, non croyante, l’avait plaint d’avoir la foi. Dans son esprit, la foi était un fardeau pour l’exercice de la responsabilité du dirigeant.
La foi chrétienne ne serait-elle qu’une somme de lois que nous imposerait un Dieu que l’on dit aimant mais qui serait surtout tout puissant et exigeant ? Comme si Dieu ignorait du haut de son Ciel les exigences des actionnaires, les attentes des salariés, les caprices des clients dans un marché particulièrement chaotique. Pour bien diriger, la solution serait-elle de se débarrasser de sa foi ? Ou à la rigueur d’être capable de la laisser chaque matin sur un porte manteau chez soi pour de plonger dans le monde sensé être impitoyable de l’entreprise, et de la retrouver le soir intacte ?

Une chronique RCF de Nicolas Masson.

La foi rajouterait une couche de contraintes : la nécessité de partager, le respect de la dignité de tous, l’interdiction de mentir… Si c’était à cela que pensait l’interlocuteur de notre ami, nous lui dirions qu’il s’agit de morale et non de foi et que la morale n’est pas réservée aux hommes de foi mais qu’elle oblige tous les hommes de bonne volonté

Mon ami fut surpris et répondit à son interlocuteur que vivre sa foi dans son entreprise n’était pas du tout un fardeau. Bien au contraire, sa foi ou plus précisément la présence du Christ le libérait. Foi ou pas foi, l’entreprise était de toute façon un lieu de contradictions. Sa foi l’aidait à décider dans ces contradictions.


Les entrepreneurs et dirigeants chrétiens témoignent également que leur foi n’est pas un fardeau, une forme ancienne de masochisme. Elle n’est pas non plus un anxiolytique qui aiderait à tout supporter.  Tout au contraire, comme pour mon ami, ils témoigneraient que l’amour du Christ libère. 


Premièrement, la foi nourrit en nous le désir d’un meilleur possible. Il ne s’agit pas de construire un monde idéal, mais d’introduire au milieu des contradictions que nous vivons au quotidien une nouvelle mesure, une nouvelle inspiration celle de l’amour. L’amour qui fait vivre. Comme le rappelle le psaume 18 : « La loi du Seigneur est parfaite, qui redonne vie ; la charte du Seigneur est sûre, qui rend sages les simples. »

 

Deuxièmement, la foi purifie notre désir afin qu’il ne s’enferme pas dans la jouissance, la volonté de puissance, la volonté de maitrise, le besoin d’être admiré…  Nous ne sommes pas seuls.  L’amour du Christ, nous libère de ces pièges. 

 

Troisièmement, elle nous protège du risque d’agir pour agir. L’action devenant comme le dit Sartre « le but que l’on se donne quand on n’a pas de but ». A force d’être comme des écureuils dans leur roue, combien de personnes n’en peuvent plus, se sentent épuisés… n’ont plus le temps.

Enfin, la foi nous aide à repousser le mensonge de l’idéal, à chasser les pièges des conformismes, des modes et des impératifs sociaux les plus divers. Elle n’a pas peur de repérer le mal sous toutes ses formes et de le combattre.

Elle fait croitre notre désir d’agir pour faire vivre, faire grandir et répondre à la parole du Christ. « Je suis la vérité et la vie ».  La foi nous met en action. Elle est une force qui oriente notre action. Cette action n’est pas simple, elle est aussi un combat.


En effet, si le chrétien est témoin d’une espérance, il est aussi signe de contradiction. Le chrétien qui se sentirait en conformité avec le monde serait-il pleinement chrétien ? 
Pour conclure, je dirais qu’il me semble que l’interlocuteur de mon ami confondait foi et religion. Loin de moi l’idée de les opposer tant l’un a besoin de l’autre. La foi rend la religion vivante et la religion nourrit la foi par son enseignement et son caractère communautaire. Mais, c’est un autre sujet.




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