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Focus sur la Chine

21 septembre 2021 Paroles de dirigeants
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La Chine est si différente de l’occident qu’il est très difficile de lire des situations sans comprendre où s’ancre sa culture et comment elle évolue actuellement, comme l’explique Florent, expatrié en Chine.

 

« La Chine est une très ancienne et dense civilisation ; aujourd'hui une
population d'un milliard quatre cent millions vit sur un territoire petit comme l'Europe (et largement constitué de zones montagneuses ou désertiques). Le tissu social est à maille très fine, par rapport au Canada par exemple. Cela implique une culture très largement collective en Chine : au lieu de penser que la société n'est qu'une somme d'individus, un chinois pensera qu'un individu n'est qu'un morceau de la société !
La notion d'individu, sujet libre et digne, est en cours d'émergence en
Chine. La transformation est lente, tant les poids du collectif sont inertiels. Compte tenu du passé impérial puis communiste, les religions sont tolérées tant qu'elles ne menacent pas le pouvoir central et qu'elles lui font acte de soumission.

 

Les principales religions sont le bouddhisme et le taoïsme, la présence de ce dernier restant diffuse dans les mentalités plutôt qu’ouverte dans une pratique religieuse affichée. Le confucianisme marque encore les structures familiales et sociales. Une société indiquait sur sa plaquette commerciale que, selon sa culture d'entreprise, « la dignité s'acquiert par les réussites professionnelles ». En tant que chrétien je pense au contraire que la dignité c’est ce qui reste quand on enlève toutes les réalisations d’une personne ! Cela touche à son être et pas à ses actions passées.


Une autre entreprise chinoise de premier plan a mis en place une matrice pour placer chacun de ses employés (des centaines de milliers) selon deux axes : la performance et le potentiel. Elle utilise les métaux (en phase avec une vision alchimique très ancienne en Chine) pour le faire : Les salariés à haut potentiel et haute performance sont de l’or. Les hauts potentiels - faible performance sont de l’argent. Les hautes performances - faible potentiel sont du fer. Et les faible potentiel - faible performance ? Ils sont … de la rouille. Un DRH vous parle sans sourciller de ses salariés rouillés… Là aussi nous sommes loin de la dignité telle que la pose la DSE. Les Chinois, particulièrement les jeunes, sont très sensibles à la question de l’équité, d’un traitement juste et sans  discrimination entre des personnes. Mais le chemin est encore long pour aller de l’équité à la justice, qui touche aux droits inaliénables de la personne dans sa dignité justement. Donc les autres principes découlent largement de la dignité de la personne, et ne peuvent se développer en Chine que dans le sillage d’une dignité qui se met en place, par exemple avec les programmes gouvernementaux d’éradication de la pauvreté, qui partent d’une approche statistique et matérialiste mais œuvrent toutefois largement à restaurer de la dignité humaine au niveau collectif. »


Mais même dans ce contexte général plutôt hermétique, le champ est
ouvert aux belles initiatives : « Comme tous les humains, les chinois sont
sensibles quand leur dignité est reconnue, par un acte de valorisation indépendant de toute tractation, toute relation d’engagement  réciproque, toute contrepartie de performance. Simplement reconnaître la qualité de communication d’un collaborateur après un exposé en réunion le touchera sans doute. Un management humain, qui reconnaît la personne pour ce qu’elle est et qui mise sur elle, est promis à un très beau développement en Chine car il correspond à une aspiration réelle des jeunes. »




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