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"Des blessures profondes dans la relation au travail"

21 septembre 2021 Paroles de dirigeants
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« Département français d’Outre-Mer, la Guadeloupe, île de la Caraïbe multiculturelle, baigne depuis des siècles dans la chrétienté : croire fait partie de la culture locale. Dans la paroisse de Petit-Bourg où je réside, ville de 20 000 habitants, plus de 900 enfants sont catéchisés ! Dans ce contexte, même si la laïcité est de rigueur, être chrétien de naissance est plutôt la norme, ce qui ne prévaut pas forcément d’une assiduité de tous à la messe dominicale.


Néanmoins, malgré ce terreau plutôt favorable, la mise en œuvre de la PSC en entreprise n’est pas si simple. En effet, le passé esclavagiste a laissé des blessures profondes dans la relation au travail et dans les rapports employé/ patron. Les notions de Bien commun, de subsidiarité, de destination universelle des biens, de solidarité, et de participation peuvent être parfois perçues avec méfiance. Ce manque de confiance, élément pourtant indispensable à l’application de la PSC, rend d’autant plus difficile sa mise en œuvre.


Entrepreneuse après une carrière dans le domaine bancaire, j’ai naturellement très vite rejoint les EDC Guadeloupe, car le mouvement correspondait exactement à mes convictions : faire de l’entreprise un lieu d’épanouissement de l’individu (quelle que soit sa fonction), en visant en permanence le service de l’autre (collègue, client, fournisseur, partenaire). Comme dans un couple où le don en premier de sa personne développe le don mutuel dans un principe vertueux pour le couple, j’ai toujours cru que le don premier et authentique de soi ne pouvait être que vertueux pour l’entreprise. Ceci à une condition capitale : que les règles de départ soient clairement établies et pleinement partagées. Pour cette raison, et avant le premier recrutement pour ma structure, j’ai rédigé une charte de fondement des relations internes, une sorte de « code d’honneur ».

 

Cette charte s’appuie sur 6 valeurs : qualité, professionnalisme, respect,
solidarité, confidentialité, et bienveillance. Elle contient aussi 7 principes : la recherche du Bien commun, l’attention à la pérennité de l’entreprise, le principe de subsidiarité, la participation aux prises de décisions, la liberté et la responsabilisation, la confiance, et l’agilité. Toute personne qui envisage d’intégrer l’entreprise se voit présenter cette charte et décide librement d’y adhérer. La charte signée par l’intéressé est annexée à son contrat de travail. L’idée est surtout d’acter son importance et de pouvoir s’y référer, non pour sanctionner mais pour recadrer. Elle sert également de référence au moment du recrutement.

Dans le contexte de crise sanitaire que nous traversons, savoir qui nous sommes est essentiel, car nous pouvons télétravailler en confiance, nous battre pour la pérennité de l’entreprise en faisant preuve d’innovation et d’agilité. La participation élargie aux décisions nous permet d’évaluer avec discernement nos prises de risques. Et au-delà de tout cela, le profond respect de chacun pour qui il est, ce qu’il a vécu et ce qu’il est amené à vivre, nous incite à une bienveillance de tous les instants les uns envers les autres. »
Nathalie membre en Guadeloupe

 

Source : Cahier des EDC La pensée sociale chrétienne pour tous les hommes de bonne volonté

 

 




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