Presse et communication digitale
Audrey Cattoz : « La foi, ce n’est pas que des histoires un peu bizarres d’il y a 2000 ans… »
A l’occasion de la journée de la femme 2023, les EDC mettent à l’honneur six dirigeantes engagées. Audrey Cattoz, fondatrice de KLS Lunettes, témoigne ici de combien la prière quotidienne est un véritable moteur dans sa vie.
1/ En quoi votre foi transforme-t-elle votre action de dirigeante ?
Mes amis disent de moi que je suis une éternelle optimiste, dont l’énergie communicative pourrait déplacer des montagnes. C’est drôle car j’ai souvent envie de baisser les bras, tout arrêter car je trouve que le développement de ma marque est trop lent. Je ne me cache pas derrière une armure de super girl, et j’ose dire quand c’est difficile (bon pas tout de suite quand même pour ne pas inquiéter mes équipes !). Mais ce que je dis aussi, c’est que j’ai confiance… non pas en moi… mais en une force, une énergie, une sagesse qui me transcendent et m’inspirent au quotidien. C’est ça la foi pour moi : ce petit grain de folie (voir gros grain quand c’est la tempête !) qui fait que je reste idéaliste, je m’accroche à la Source ! Je visualise chaque étape de l’avancée des projets… mais comme si j’avais 10 saisons d’avance sur la série KLS-Lunettes ! Par la prière, et la méditation, je me connecte au scénariste ! Ma foi (ou plutôt cette assurance qu’Il me donne) me permet de tenir le cap, et d’embarquer toutes les équipes avec moi…Parfois, je suis comme Pierre dans la barque, fatiguée, j’ai envie d’arrêter, mais je me sens encouragée, par un coup de fil, un rdv…et hop, c’est comme s’il remplissait mon filet de poissons… ! Bref, la foi, ce ne sont pas que des histoires un peu bizarres d’il y a 2000 ans, c’est mon quotidien de chef d’entreprise…un peu idéaliste donc !…mais pourquoi pas !
2/ Est-ce plus difficile d’être cheffe d’entreprise quand on est une femme ?
Je ne me suis jamais posé cette question… ! et je n’ai jamais laissé à mes interlocuteurs le loisir de se la poser ! En revanche, la question de la charge mentale (terme poético-pudique pour dire qu’on se fait du souci non-stop, pour le chiffre d’affaires, les payes des collaborateurs, les factures, les enfants, la cantine à réserver, les vacances à organiser, les vaccins, les rdv chez le médecin) est une réalité parfois lourde à porter. Et quand on ne s’autorise pas à la nommer, le corps parle parfois pour nous rappeler la réalité de nos limites…Maux de tête, ventre, irritabilité, sommeil, sont des indicateurs à surveiller tout autant que CA, bénéfices, croissance et taux de fidélisation des clients !
Je constate que, dans mon secteur d’activité, il y a une majorité de femmes opticiennes dans les magasins, mais une minorité gérantes ou propriétaires des points de ventes. La notion de plafond de verre existe ! Du coup, mon engagement est d’accompagner toutes celles (et ceux !) qui le souhaitent à révéler leur potentiel entrepreneurial (la fameuse parabole de talents des textes bibliques). Ainsi, dans chaque magasin, nous proposons à l’équipe d’être co-actionnaire dès le début du projet. Avec un tutorat personnalisé, autour des notions de gestion, finance, développement mais aussi et surtout dans le respect de l’équilibre de nos vies familiales.
3/ Quelle est, selon vous, la valeur ajoutée des femmes dans l’entreprise ?
Être 50% guerrière et 50% bergère ! c’est-à-dire à la fois tenace et efficace mais aussi savoir prendre soin des relations, écouter, être disponible… J’espère ne pas être caricaturale en constatant que les hommes créent du lien en (souvent) partageant leurs réussites, leurs ambitions, et les femmes…les petits soucis et les grandes joies de leurs multiples vies… De ce partage de nos vulnérabilités peuvent naître de belles connexions, sources de forces qui rayonnera aussi sur l’entreprise. Sur ce terreau fertile de la sororité (mot féminin pour la fraternité), naîtront bien des initiatives en faveur de l’inclusion, le partage des talents et des valeurs créées, et donc en faveur du bien commun et de plus de justice sociale.
4/ Quels conseils donneriez-vous à une femme qui souhaite entreprendre ?
Maîtriser rapidement tous les indicateurs financiers de son projet. Etant souvent un peu idéaliste et généreuse, on sous-estime notamment la valorisation de son temps de travail…et donc la rentabilité ! Ne pas rester seule et rapidement intégrer des réseaux d’entrepreneuses, pour trouver inspirations, soutiens, formations et éclats de rires !
5/ Que souhaitez-vous en 2023 aux femmes dirigeantes ?
RALENTIR ! L’épuisement des ressources ne concerne pas que les hydro carbures ! Nous devons relever le défi de l’EQUILIBRE et mobiliser de nouvelles alternatives ! Donner du SENS au travail pour les nouvelles générations, capitaliser sur la richesse de l’expertise des seniors en modulant le temps de travail, être CREATIVES dans les rythmes de travail pour inclure les aidants par exemple, mais surtout veiller à créer des emplois de qualité, épanouissants et dignement rémunérés pour chacune ! Un vrai programme politique en somme inspiré des valeurs universelles de l’exemple de la vie de Jésus !
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