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Crédit: Eloi Carrelet
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Retour sur les assises régionales de Ressins (42) du 25 mars 2023

31 mars 2023 Actu régionale
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Les assises des Entrepreneurs et Dirigeants Chrétiens (Les EDC) de la région AURA se sont tenues les 25 et 26 mars sur le thème Quelle confiance pour quelle croissance ? Elles ont rassemblé près de 300 entrepreneurs et dirigeants.

Dépasser nos peurs pour expérimenter la Foi dans le potentiel de vie et de création de chaque personne et communauté humaine. 

Le vent soufflait fort ce matin du samedi 25 mars au lycée agricole de Ressins, où se tenaient les Assises régionales d’Auvergne Rhône-Alpes – un vent frais, comme le souffle de l’Esprit, car le Seigneur aime à parler dans la bise. Toutes les équipes EDC de Roanne étaient à pied d’œuvre pour accueillir dans la joie les quelques 300 participants. Cela faisait deux ans qu’ils préparaient activement ce week-end. Ce lieu magnifique abritant un château du XVIIIe siècle, marqué par la pédagogie de Don Bosco, avait naturellement inspiré le thème de la confiance, et donc de la foi : « tout est possible à celui qui croit ».

Après quelques boissons chaudes et viennoiseries, et un passage par les stands des quelques associations représentées – Fondation EDC, À petits pas, Plantatio, Gaïa Lyon – nous commençons ces Assises en louant Dieu et en Lui demandant Sa bénédiction. Puis, Philippe Fontimpe – le GO de ces Assises, qu’il a coordonnées comme un grand chef – et Guillaume Lecomte – président des EDC Auvergne Rhône-Alpes – ouvrent les hostilités en interprétant quelques saynètes donnant à voir des situations où la confiance est mise à l’épreuve : entre un père et un fils, un entrepreneur et un fournisseur, un prêtre et un pénitent. La morale des histoires reprend un vieux précepte stoïcien : agis sur ce qui dépend de toi, et accepte ce qui ne dépend pas de toi.

S’ensuite un temps de prière dirigé par le père Etienne Guibert, vicaire épiscopal du Roannais.

L’Evangile choisi est celui du dialogue entre Jésus et le centurion (Matthieu 8, 5-13) ; le père Etienne fait remarquer la manière vertueuse dont le centurion exerce son autorité, et le cœur de pasteur qui le caractérise : il prend soin de ses subordonnés, à tel point qu’il se charge personnellement du sort de l’un d’entre eux. Il manifeste ainsi une triple confiance : confiance en son serviteur, qu’il souhaite garder à ses côtés ; confiance en lui-même et en son propre pouvoir ; confiance en Dieu. Il suscite alors l’admiration du Christ lui-même – chose rare dans les Evangiles ; pourquoi cette admiration ? Parce que le centurion a une confiance totale dans l’autorité du Christ lui-même, qu’il compare à celle qu’il exerce sur ses subordonnés. Cette confiance totale, presque naïve, dans le Christ, et dans son autorité supérieure, est la première leçon de cet évangile, pour toute personne ayant sous lui des subordonnés. C’est cette parole de foi du centurion qui résonne désormais à chaque eucharistie, juste avant la communion : « Seigneur, je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit, mais dis seulement une parole et mon serviteur sera guéri ». Le fait que ce centurion soit un non-juif est la deuxième leçon de ce texte : « Beaucoup viendront de l’orient et de l’occident et prendront place avec Abraham, Isaac et Jacob au festin du royaume des Cieux » ; soyons attentifs à ce qui nous édifie parmi les non-chrétiens, et aux situations où nous faisons preuve de manque d’exemplarité et de manque de confiance en Dieu, parce que nous sommes des pensées habituées, comme le dit si bien Péguy. « Que tout se passe pour toi selon ta foi », nous dit le Christ ; plus cette foi est large, plus la grâce peut agir.

La matinée se poursuit par une conférence énergique et revigorante du père Jean-Marie Petitclerc, salésien, ayant développé une profonde réflexion sur l’autorité, durant sa pratique auprès de jeunes des quartiers dits difficiles. Il rappelle opportunément l’ambivalence de l’expression « je crois », qui à l’oreille peut s’entendre comme une déclinaison du verbe croire ou bien du verbe croître. La langue française affirme ainsi implicitement que la croissance est inséparable de la confiance. Et c’est ce dont nous avons besoin aujourd’hui, face à un monde qui est davantage en mutation qu’en crise, selon le père salésien, une mutation analogue à celle qu’avait dû affronter Don Bosco : de même que celui-ci assistait à la mutation d’une société rurale et agricole vers une société urbaine et industrielle, de même assistons-nous aujourd’hui à la transformation de notre société vers une société numérique et post-industrielle, ce qui est une révolution culturelle majeure, puisque cela modifie notre rapport à l’espace, au temps, à nous-mêmes, aux autres, à Dieu. Les valeurs anciennes s’effritent et sont remplacées par de nouvelles, comme la mobilité ou la communication. La valeur de l’autorité va-t-elle disparaître ? C’est ce qu’il semble, tant les figures d’autorité comme le policier, le député, le journaliste, le prêtre ou le professeur sont désormais remis en cause, parfois violemment. Néanmoins, cela peut être vu comme un défi à relever, et une vérité à accepter : l’autorité n’est pas d’abord liée au statut social ou à la fonction que l’on occupe, mais à la qualité de la relation que l’on instaure. Il y a une distinction à faire entre être soumis à un pouvoir – qui se fonde en général sur la menace – et obéir à une autorité – qui se fonde sur la confiance réciproque. Selon Don Bosco, l’autorité et la capacité à transmettre ne dépendent pas d’abord d’une qualité organisationnelle, mais essentiellement de la qualité de la relation. La confiance se construit : face à des jeunes qui n’ont plus confiance en eux ni dans les adultes qui les ont déçus, trois principes sont à mettre en œuvre : faire confiance, valoriser, être crédible. Faire confiance tout d’abord, pour que l’autre prenne confiance, comme Dieu le fait avec nous : Dieu croit en l’homme pour que l’homme croie en Lui. On ne possède pas la foi, la foi est un don de Dieu. Cette confiance en l’autre nécessite une bienveillance fondamentale, qui consiste à ne pas l’identifier à ses comportements ou ses performances ; dire qu’un jeune est délinquant parce qu’il a commis un délit n’est pas la même chose que de dire qu’il a commis un délit parce qu’il est délinquant. Valoriser, ensuite, en relisant les échecs, et en faisant mémoire des réussites : « je n’échoue jamais ; soit je réussis, soit j’apprends ». Être crédible, enfin ; au-delà de la cohérence entre le dire et le faire, les porteurs d’autorité doivent être crédibles pour qu’on puisse leur accorder la confiance. Pour résumer, comme le dit si bien Don Bosco, l’art d’éduquer est similaire à l’art du jardinage : il faut faire confiance à la semence, prendre soin de son environnement, l’arroser, lui donner suffisamment de nourriture ; mais en fin de compte, c’est le Seigneur qui donne la croissance. L’attitude contraire à la foi est la peur, comme les évangiles nous l’indiquent : lorsque les disciples ont peur de la tempête, Jésus dort, c’est-à-dire qu’il a confiance en ses disciples ; mais eux-mêmes n’ont pas encore suffisamment confiance en eux et en Lui. Agissons-nous parce que nous avons des choses à prouver, ou bien est-ce une confiance fondamentale en Dieu qui guide notre agir ?

On n’a pas vu le temps passer, et c’est déjà l’heure de la table ronde, animée par Angélina Barras, biographe, qui a choisi de présenter ses invités sous un angle original : celui de la folie – celle qui précisément est sagesse de Dieu, selon Saint Paul. Les quatre participants ont en effet chacun fait preuve d’un peu de folie du point de vue des hommes pour se lancer dans leurs aventures respectives. Elisabeth Valence, qui dirige une structure d’insertion par l’activité économique, est spécialisée dans le fait de faire confiance à ceux auxquels plus personne ne fait confiance ; son leitmotiv : nul n’est a priori inemployable, et le travail ainsi que la vie sociale qu’il implique permettent de remettre des gens debout et de les sortir de la solitude. Sa réflexion s’est aussi portée sur la question de la taille de sa structure, car lorsque l’on est trop petit, on manque de moyens, mais lorsque l’on grossit trop, la qualité de la relation se perd ; l’optimum qu’elle a défini est celui d’un territoire, le Beaujolais. Karine Renouil-Tiberghien, co-gérante de plusieurs manufactures de tricots, a également fait un saut dans la confiance, en reprenant des entreprises dans le textile alors que cette filière était en crise en France, et en s’associant avec un parfait inconnu. Elle témoigne de la nécessité de privilégier la qualité sur la quantité, et du choix d’arrêter de croître de façon indéfinie, pour permettre à d’autres structures d’émerger et de croître à leur tour. Ce qui lui donne espoir est la radicalité de la jeunesse, qui en appelle à une cohérence plus forte. Antoine Vermorel-Marques, député de la 5ème circonscription de la Loire, s’est également démarqué par sa volonté de rester chez les Républicains et de ne pas trahir sa famille politique alors qu’une opportunité de basculer dans le camp Macron lui avait été proposée, parce qu’il souhaite « redonner confiance dans le politique et dans les partis républicains », notamment par le moyen de la proximité et de l’écoute. Le métier de politique est instable par nature, car c’est un des métiers qui repose le plus sur la confiance, à savoir celle des électeurs. Collaborateur d’élus est aussi le seul métier qui comporte une « clause de confiance » dans le contrat de travail : si l’élu estime que la confiance est rompue, le collaborateur est licencié. La question de la croissance se pose également pour le parti des Républicains, et peut-être qu’il faut accepter une quantité réduite de députés, mais une qualité maximale de cohérence. Cette idée de la primauté de la qualité est revenue par la distinction entre croissance – qui est de l’ordre du quantitatif – et développement – qui est de l’ordre du qualitatif ; en ce sens, un pays dit « développé » doit l’être selon des critères qualitatifs : il s’agit avant tout, non pas de travailler plus pour gagner plus, mais de travailler mieux pour vivre mieux, et de remplacer le capitalisme de désir par le capitalisme de besoin. Xavier Grillon enfin, conseiller spirituel des EDC Auvergne-Rhône-Alpes et curé de la paroisse Sainte Blandine à Lyon, témoigne de la folie d’être prêtre aujourd’hui ; lorsqu’il annonça sa décision d’entrer au séminaire à ses camarades, ceux-ci l’avaient même accusé d’égoïsme ! Le prêtre est un fou au carré, premièrement par son état de vie, et deuxièmement par l’Evangile dont il est le témoin, et qui est une folie pour les hommes. Et pourtant, les biens spirituels sont les plus précieux : alors que l’on perd un bien matériel quand on le donne, alors que l’on garde un bien immatériel quand on le transmet, on ne peut recevoir un bien spirituel qu’à condition de le donner, comme c’est le cas pour la charité par exemple. La croissance spirituelle doit être notre priorité, mais nous ne sommes responsables que des conditions de possibilité de cette croissance, que seul Dieu peut accorder. Parmi ces conditions de possibilité, il y a la qualité de la relation au sein de la communauté paroissiale : « l’Eglise grandit plus par attraction que par prosélytisme », nous dit le Pape François. Lorsque cette relation est abîmée, reprendre confiance prend du temps ; la confiance est plus facile dans les moments de croissance, mais elle est plus nécessaire dans les moments difficiles.

 

C’est sur cette nécessité de laisser Dieu réparer la confiance en nous que va ensuite méditer le pasteur Daniel Thévenet ; l’histoire du salut est une histoire de la confiance : d’abord brisée par le serpent, qui instille le doute entre Dieu et nous, cette confiance va être patiemment reconstruite à travers l’histoire du peuple d’Israël, afin de retrouver l’image de la complémentarité et de l’unité qui existent dans la Trinité. Dans l’Ancien Testament, les figures de la confiance se succèdent : Noé, Abraham, Jonas... Dieu se révèle à eux comme étant le Dieu qui console, « El Shaddaï », littéralement « le Dieu des mamelles » ; la miséricorde est une matrice qui nous permet de renaître, et de restaurer le lien avec Dieu ; restaurer consiste à rassembler ce qui est éparpillé, et ce qui est éparpillé est précisément notre cœur brisé par le péché.

 

Cet éclairage biblique est suivi du témoignage de vie du grand témoin, Eric Boël, co- dirigeant des Tissages de Charlieu, qu’il a repris il y a de cela 26 ans. Lui aussi raconte une histoire de confiance et de lien, la devise de son entreprise étant « tissons ensemble de jolis liens ». En 1997, Eric reprend les Tissages, en se disant que c’est une belle mission que de faire vivre des familles localement et de sauvegarder des savoir-faire ancestraux. En 1998, suite à la rupture d’anévrisme de son épouse, un voile se déchire, et sa foi renaît : Anne, qui ne devait pas survivre et qui est durablement handicapée, ne se nourrit que de relation et d’amour ; il s’agit alors de se recentrer sur l’essentiel, le don sans contrepartie. Cette nouvelle perspective rejaillit sur l’entreprise, qu’Eric veut être un lieu de croissance de l’être, et un support de l’épanouissement des salariés par le travail. En 2008, il découvre le schéma du développement durable ; produire en France permet de diviser au moins par cinq l’impact carbone, et donne davantage de sens à ce que font les salariés. En 2018, l’association avec Antoine Saint-Pierre donne un nouveau souffle : l’objectif est de prouver que l’on peut produire en France des textiles accessibles, éco-responsables, socio-responsables et créatifs. La vision est celle d’une entreprise à taille humaine, partagée et co-créative. Cela s’est ressenti lors du choc du premier confinement : quasiment tous les salariés ont décidé de continuer à venir travailler pour fabriquer des masques lorsqu’il y en avait une pénurie importante. Deux citations sont mises en exergue par Eric : « tout mouvement reçoit son dynamisme de la finalité vers laquelle il tend » ; cette finalité nous est donnée par un moine anonyme : « le souci des affaires ne doit jamais l’emporter sur celui des âmes ; le bien des personnes doit toujours l’emporter sur la recherche des biens ». Le bien des personnes consiste essentiellement dans le fait de se sentir aimé et utile, et de pouvoir à son tour aimer et servir.

 

Cette matinée riche et dense est conclue par le père Etienne Guibert, qui la synthétise en quatre vertus cardinales de la confiance : le sommeil, l’écoute, les moments de qualité et le jardinage. L’expérience de la marche sur le chemin de Saint Jacques est une expérience fondamentale de cette confiance : chaque pas, pris individuellement, n’a pas de sens, et n’en acquiert que si l’on prend conscience que chaque pas nous rapproche du but ; de la même façon, l’on peut distinguer entre le maçon qui casse des pierres, et le maçon qui construit une cathédrale : le sens de ce que l’on fait est donné par la fin vers laquelle on tend. Mais cette finalité échappe à une maîtrise ou à un contrôle total : comme le lui disait un vieux marcheur, « si tu veux aller au bout, il faut ralentir ». La question du rythme comme celle de la taille sont des questions fondamentales à poser à nos entreprises tout autant qu’à nos vies personnelles.

 

Après un déjeuner bienvenu, qui permet aux échanges informels de continuer la réflexion de la matinée, c’est l’heure des ateliers. Seuls deux ateliers sur huit peuvent être choisis par les participants ; tous les ateliers tournent autour du thème de la confiance. L’un de ceux-ci s’intitule : « Quels outils pour mesurer d’autres croissances que la seule croissance économique au sein de nos entreprises ? » Après un court topo de 8 minutes chacun, les deux animateurs invitent les participants à se mettre par groupe de 5 pour échanger autour de ces instruments de mesure alternatifs ; de nombreux points très intéressants ont été soulevés. Le premier fut la reconnaissance d’une sorte de cercle : on ne peut réfléchir sur ces autres types de croissances que si l’entreprise est rentable et va bien, mais l’entreprise n’ira bien que si l’on réfléchit aussi à ces autres types de croissances. La difficulté d’intégrer les salariés à la réflexion a été soulignée ; deux questions pourraient leur être posées : comment notre entreprise sert-elle le bien commun, et en quoi puis-je être utile à cette entreprise? Le temps a été désigné comme un indicateur important, quoiqu’imparfait, de la bonne santé de l’entreprise : prendre du temps avec chacun permet de montrer que l’homme est plus important que son travail. Certains ont insisté sur la nécessité de baisser la fréquence et de diminuer le temps de réunions. La question de la taille des équipes et de l’entreprise a également été abordée : tout organisme vivant passe par une première phase de croissance, puis il atteint sa taille optimale et se renouvelle tout en fructifiant ; cette deuxième phase est un phénomène différent et doit donc porter un nom différent ; une croissance indéfinie est une maladie, et s’appelle un cancer dans le cas des cellules du corps ; un exemple frappant a été donné récemment par Don Dysmas, prieur de la Grande Chartreuse, qui a décidé de stopper l’augmentation de la production de liqueurs, pour des questions écologiques, sociales et spirituelles ; la question de la fructification consiste alors à s’assurer que le fruit que l’on porte est bon. Une façon d’évaluer la qualité humaine de son entreprise peut être aussi de recenser le nombre d’employés engagés en politique ou dans des associations. Il y a également des indices négatifs de la mauvaise santé de l’entreprise : taux d’absentéisme, taux de participation aux événements et activités proposés, taux de formation, qualité de vie au travail. Enfin, l’idée a été suggérée de changer d’état d’esprit, pour passer de l’évaluation de la performance – qui implique une comparaison avec les autres – à l’évaluation de l’excellence – qui implique le déploiement de ses talents.

 

La journée a filé comme l’éclair, et touche déjà à sa fin ; le point d’orgue est la célébration œcuménique à la chapelle. Chaque participant est invité à se munir d’un bâton de pèlerin, sur lequel une phrase spirituelle est accrochée, et qu’il échangera avec son voisin lors du baiser de paix. L’évangile choisi est celui de l’Annonciation, suivi d’un commentaire par la pasteure Hélène Barbarin ; la confiance fondamentale de Marie en la parole de l’Ange est ce qui permet la croissance du Christ en elle. Notre mission est analogue à celle de la Mère de Dieu : engendrer le Christ au monde, faire grandir le Christ en contribuant par nos entreprises à la justice sociale et à la croissance des germes du Royaume de Dieu dès ici-bas. La célébration se termine par les adieux du père Xavier Grillon comme conseiller spirituel, qui sera remplacé par le père Eric Mouterde. Les nouvelles directions prises par le mouvement EDC sont également annoncées – mise en place d’une école de formation, médiatisation plus large, numérisation et digitalisation – ainsi que les prochaines Assises nationales à Bordeaux, et les futures Assises régionales à Valence.

 

Un tiers des participants prolonge le plaisir par un dîner-cocktail, suivi d’un spectacle touchant et profond dans lequel Fitzgerald Berthon met en scène les dernières heures du dernier condamné à mort français, Jacques Fesch, converti dans le couloir de la mort.
Le lendemain matin, une heure de marche sur la route du chemin de Saint Jacques entre Briennon et La Bénisson-Dieu permet de digérer et faire mûrir tout ce qui a été reçu la veille. La messe paroissiale de Saint Nicolas des Bords de Loire est célébrée en la magnifique abbatiale de La Bénisson-Dieu, accompagnée de chants grégoriens, chantés de façon modale par une partie du groupe des Chantres du Thoronet.

 

Après le pique-nique du midi, le président de l’éco-hameau chrétien de La Bénisson-Dieu présente ce projet né en 2016, inspiré du mouvement des Colibris de Pierre Rabhi et de l’encyclique Laudato Si. Entre exode urbain, relocalisation de l’économie, mise en pratique de l’écologie intégrale et du scoutisme dans la vie quotidienne, les définitions sont nombreuses de ce projet qui regroupe aujourd’hui neuf foyers et une trentaine d’enfants de tous âges dans le village. Chaque foyer a son travail, son logement et son indépendance financière, mais des bâtiments, des compétences, du temps et des projets sont mis en commun par les habitants de ce collectif familial rural. Cet habitat participatif met ses compétences au service du village et de la paroisse. Sur leur temps libre, les membres de l’éco-hameau développent différents projets en fonction de leurs affinités et talents : ouverture dans le village voisin d’une école hors-contrat pour des élèves en difficulté, création d’une épicerie partagée, développement de compétences agricoles et artisanales, mise en valeur du patrimoine par des concerts et des Médiévales, rénovation d’une maison pour accueillir des personnes fragiles ou en difficulté, promotion du chant grégorien des premiers siècles... les projet sont nombreux et nécessitent des moyens financiers et humains importants. Mais, comme les moines bâtisseurs qui les ont précédés, ces nouveaux chantres de la sobriété heureuse l’ont compris : « le temps est supérieur à l’espace », et « la patience obtient tout ».

 

Merci à François Nolle, membre EDC équipe de Roanne




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1 Commentaire

Claire de FRANCLIEU
Il y a 1 an
Merci pour tous ces beaux témoignages et appels à faire confiance

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