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Entreprendre pour Dieu : témoignage de Thibaut Delloye

09 octobre 2017 Paroles de dirigeants
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Intervention de Thibaut DELLOYE, dirigeant de Tous Ergo, lors des assises régionales du Nord-Pas-de-Calais de 2017

Merci de votre invitation – 39 ans – 5 enfants – dans la région depuis 8 ans – passionné de création, création artistique, et aussi création d’entreprise – parfois je suis dans la douleur d’être dans la phase d’après, dans la phase d’amélioration.

Passionné par le thème de l’unité : réconcilier ce que je porte en moi, mon héritage personnel, important de vivre mes valeurs au quotidien et de les partager autour de moi.

Un peu complexé de ne pas avoir de vision posée : mon talent est plus de dire mon pourquoi et de le faire partager : la vision peut être écrite collectivement.

Partager son sens et faire écrire la vision par tous.

Maintenant que j’ai apporté les premières pierres, que puis-je apporter maintenant à cette équipe ? J’avais du mal à trouver le second souffle et je me suis offert un travail sur les talents avec une coach qui a organisé un travail en ateliers dans lequel 5 talents sont ressortis.

Dans le « aime ton prochain comme toi-même », il y a le « Aime-toi toi-même » : essaie de te connaître et de voir comment tu peux porter du fruit autour de toi.

Mon rôle, c’est de trouver une nouvelle voie et d’entraîner, de donner la « pêche » !

J’avais besoin de prendre soin de moi, j’avais du mal à le faire et besoin de me donner des temps personnels.

Accélérer sur les points où je suis bon et pas ceux sur lesquels je ne suis pas pertinent.

Nous sommes aussi appelés à révéler à chacun son talent.

Thibaut Delloye

Quelques convictions :

Etre chrétien, c’est révéler au monde que Dieu est Amour, dans le respect de la conception que chacun a de Dieu.

On est dans le monde mais pas du monde.

Appelés à révéler Dieu et être appelé à la sainteté.

Devoir de se poser cette question : Comment là où je suis, je peux révéler que Dieu est Amour ; Dieu est une personne pour chacun et chacun a son histoire avec Lui.

Etre dirigeant chrétien, c’est une double chance c’est voir l’entreprise comme lieu de croissance matérielle, humaine mais pourquoi pas aussi spirituelle.

On parle du quotient spirituel de l’entreprise.

Le Why ? Importance du pourquoi car nos collaborateurs sont en recherche de sens et d’unité.

Proposer une cohérence entre la semaine, ce qui est vécu en entreprise et le week-end, encore plus avec les générations qui arrivent, les gens veulent avoir tout en même temps : apprendre, travailler, profiter et aussi grandir.

Vraie soif que nous, en tant que dirigeants chrétiens, nous devons abreuver, on doit proposer des outils et des expériences pour cela.

C’est une opportunité de garder des jeunes et de les faire progresser.

Un moyen de les fidéliser (c’est gagnant-gagnant) mais aussi devoir d’élever les âmes de ceux qui ont des besoins plus matériels ; ces gens aussi ont besoin de parler de choses plus personnelles. Plusieurs fois, j’ai eu à échanger avec des personnes. Si la personne est bien dans sa peau, dans sa famille, dans son couple, si on l’aide à garder cette unité, elle sera aussi bien dans l’entreprise.

Si des personnes sont un peu plus avancées, elles ont à partager cela. On a tous à y gagner !

Je vois l’entreprise comme un petit troupeau, on fait aussi Eglise, d’où cette volonté de recréer des petites unités pour garder des liens.

Entreprise au service de quoi ? Au service de l’Etat (entreprises publiques) ? Au service d’elles-mêmes (années des 30 glorieuses) ? Au service de l’homme ? J’ai longtemps fait partie du CJD, et là c’est clairement affiché, l’entreprise au service de l’homme, et pourquoi pas l’entreprise au service de Dieu ? Chiche ! Est-ce que ce ne serait pas la vocation de l’entreprise surtout si elle est emmenée par des dirigeants chrétiens ?

Je me suis fait cette petite équation : si notre vocation de chrétien c’est la sainteté, si le dirigeant fait corps avec son entreprise, alors est-ce que son entreprise n’aurait pas elle aussi une vocation à la sainteté ? Notre rôle est d’innover, d’avoir de l’audace.

Entreprise au service de Dieu ? Comment pourrait-on l’expliquer aux autres ?

On pourrait partir d’une définition de Dieu acceptée par notre entourage : Dieu Créateur, Dieu Amour.

Un collectif américain dit ceci : notre entreprise ne doit pas être la meilleure entreprise du monde mais la meilleure entreprise pour le monde.

Entreprise au service du Dieu Amour, j’ai expérimenté cela avec une équipe de toutes orientations, tous horizons. L’idée de Dieu est Amour, c’est passé !

Qu’est-ce que l’amour ?

Première lettre de Saint Paul aux Corinthiens :

L’amour prend patience ; l’amour rend service ;
il ne jalouse pas, il ne se vante pas ;
il ne s’enfle pas d’orgueil ;
il ne fait rien de laid ;
il ne cherche pas son intérêt ; il ne s’emporte pas ;
il n’entretient pas de rancune ;
il ne se réjouit pas de ce qui est mal,
mais il trouve sa joie dans ce qui est vrai ;
il excuse tout, il fait confiance en tout,
il espère tout, il endure tout.
L’amour ne disparaît jamais.

Pour chaque point, comment je le vis déjà, comment je peux le vivre mieux dans nos entreprises pour révéler ce Dieu Amour ?

L’amour prend patience : je suis sur un marathon, car je suis parfois impatient : toute bonne chose s’enracine et prend du temps. « Slow business » « On ne tire pas sur une plante pour la faire pousser » Dans la Bible, beaucoup de références qui nous invitent à respecter le temps : le peuple hébreux a pris le temps dans le désert.
Ne pas toujours faire les choses trop vite !
C’est pareil aussi avec nos collaborateurs ; certains ont des fragilités : est-ce qu’on est patient avec eux ? Est ce qu’on fait confiance dans leur capacité à s’intégrer ? Avec des limites, bien sûr :

  • il ne faut pas mettre en fragilité l’entreprise surtout si elle est petite,
  • il ne faut pas qu’il soit dans le non-respect des valeurs de l’entreprise,
  • il ne faut pas non plus qu’il soit un poids trop lourd pour les autres : dans ce cas, on peut se rappeler qu’il a aussi un Père céleste qui prendra soin de lui ; il pourra trouver une autre voie ailleurs et, s’il doit partir, il doit partir avec un tremplin.

L’amour rend service : gratuité de nos actions : le service rendu, direct ou indirect, par l’entreprise mais aussi les services que nous pouvons nous rendre entre nous.

Icone commandé par Thibault Delloye pour l’inauguration de Tous Ergo

Lors de l’inauguration de l’entreprise, j’ai voulu faire une bénédiction et la mettre sous le regard de saints patrons : Louis et Zélie Martin. Cela peut rendre Dieu plus accessible par les saints. Leur devise : « Dieu premier servi » et si on remplace Dieu par Amour, on peut dire « Amour premier servi » et j’ai invité l’entreprise à se tourner vers cette valeur fondamentale du service et j’ai proposé qu’on les prenne comme bienveillants.

Zélie a eu un cancer du sein et Louis est décédé de la maladie d’Alzheimer, tous les deux sont emblématiques de nos clients.

J’ai fait réaliser une icône pour l’inauguration et la bénédiction : cette icône est posée comme un regard bienveillant sur l’entreprise.

Lien avec Souffle du Nord – L’entreprise peut rendre service autour d’elle : vivre des expériences fortes de solidarité – au début, projet très sportif autour de la voile, mais ensuite actions sur le terrain en faveur des sans-abris.

L’amour ne jalouse pas : la comparaison, c’est le poison – Regardons les talents intrinsèques individuels et collectifs de notre entreprise. Révéler à chacun ses talents – Ne pas copier les autres mais repérer là où on peut apporter quelque chose.

L’amour ne se vante pas : ne pas être dans la poudre de perlin-pinpin … Langage des catalogues : ne pas sur-promettre !

L’amour ne s’enfle pas d’orgueil : conduire l’entreprise avec le Seigneur, ne pas inviter Dieu dans mon projet mais c’est moi qui suis invité dans le sien, quelle est la volonté de Dieu dans ma vie ? Je suis co-créateur, je suis co-pilote dans cette aventure.

L’amour ne fait rien de laid : On n’est pas obligé de faire des choses moches – Le beau élève la personne.

L’amour ne cherche pas son intérêt : juste répartition des profits – chacun touche en fonction de son temps de travail – moi personnellement, je gagne la même chose que les cadres de l’entreprise, cela peut se discuter, mais comme je suis associé dans l’entreprise, je gagne aussi sur un autre côté – j’ai aussi l’impression de passer du temps en dehors de l’entreprise, il y a bien sûr des retombées sur elle… c’est à la réflexion de chacun.

L’amour ne s’emporte pas, il n’entretient pas de rancune : bonne leçon de management sur la maîtrise de soi, l’autorité, la bienveillance, le droit à l’erreur, le rebond suite à l’échec – bien réfléchir sur cela.

L’amour ne se réjouit pas de ce qui est mal : le Pape François nous invite à réfléchir au bon usage de l’argent, à exclure la corruption – la corruption vient de beaucoup de petites choses : par exemple, la question du remboursement par la Sécurité sociale : on ne communique pas sur ce point-là, quitte à louper des ventes. Respect des règles. Cela nous met en paix.

L’amour trouve sa joie dans ce qui est vrai : est-ce que je vends du vent, ou est-ce que je vends du vrai ? Est-ce que je trouve de la joie dans mon travail ? On est tous appelés à cette joie communicative.

L’amour excuse tout, il fait confiance en tout : méditer sur l’entreprise libérée – L’entreprise, un banc d’oiseaux migrateurs, on va dans la même direction mais au gré des talents et des opportunités ?

L’amour espère tout, endure tout, l’amour ne disparaîtra jamais : Est-ce que vous êtes prêts pour que vos entreprises connaissent elles aussi la vie éternelle ?




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